du 6 novembre 2003 |
ACTUALITÉ |
En Bretagne, le week-end de Pentecôte représente de 950 000 à 1 million de nuitées. Autant dire que l'éventuelle suppression de ces 3 jours affecterait l'avant-saison de la région. Pour autant, les responsables du tourisme nuancent cette perte éventuelle qui pourrait se reporter sur d'autres week-ends, ou être compensée par des RTT.
L'Ille-et-Vilaine
accueille au moment de la Pentecôte le festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo.
Directrice de l'observatoire régional du tourisme en Bretagne, Anne Coutière reste prudente quant à l'incidence de la suppression du week-end de Pentecôte sur l'économie touristique de la région. "Ces 3 jours représentaient, de 2000 à 2001, de 950 000 à 1 million de nuitées. Soit 4,5 à 5,5 % de l'avant-saison. Pour autant, les chiffres varient en fonction de la présence, en mai ou en juin, de ce week-end. Si la Pentecôte est en mai, son rendement sera moins important qu'en juin compte tenu de l'accumulation des ponts ce mois-là." Et même si le mois de mai 2004 n'enregistrera aucun pont, "en raison de la fragmentation des vacances, si les gens ne prennent pas la Pentecôte, ils prendront un autre week-end. En mai, les gens ont l'habitude de solder leurs RTT. D'ailleurs, beaucoup évitent, de nos jours, les grands ponts et l'hyperfréquentation de certains week-ends comme la Pentecôte". Toute la Bretagne ne ressentirait pas cette suppression de la même façon. "Il est certain que l'Ille-et-Vilaine serait plus touché que d'autres départements", et ce, pour deux raisons principales. L'Ille-et-Vilaine accueille en effet au moment de la Pentecôte le festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo. "Ce festival attire quelque 60 000 visiteurs", précise Josiane Ermel du CDT 35, ce qui en fait la manifestation majeure du week-end de la Pentecôte. Autre raison, l'Ille-et-Vilaine enregistre plus de 50 % des courts séjours bretons, "compte tenu essentiellement de sa proximité avec l'Ile-de-France ou les autres régions de l'Ouest". Sur les 3 dernières années, ce week-end représentait en moyenne près de 100 000 nuitées. Dans les Côtes-d'Armor, un week-end classique (calculé sur le flux touristique 2001-2002, en mai et juin) représente environ 150 000 nuitées contre 350 000 pour celui de la Pentecôte. Et en nombre de chambres, un week-end normal de juin 2001 occupait 6 740 chambres contre 8 485 pour la Pentecôte. Il est certain que si la Pentecôte est supprimée sans être compensée (RTT ou autres week-ends), la perte s'avérera importante. Président du CDT 56, Jean-Michel Kervadec estime, quant à lui, que cette éventualité "serait extrêmement gênante pour nous, d'autant que certains touristes faisaient la liaison entre l'Ascension et la Pentecôte. Personnellement, je serais favorable à la suppression d'une journée de RTT. Il est vrai que trop de ponts tuent les ponts, mais regardez le calendrier de l'année prochaine, le mois de mai n'en aura aucun !"
Les RTT au secours de la Pentecôte
Du côté des hôteliers, le discours diffère. Président du Club des hôteliers du Golfe
du Morbihan, Yves Chalet ne pense pas qu'un autre week-end puisse remplacer la Pentecôte.
"A l'Ascension, nous sommes déjà complets. L'exemple de la semaine du Golfe est
flagrant. On nous l'a placé à l'Ascension. Eh bien cela ne nous amène pas plus de
clientèle, puisque, de toute façon, nous sommes traditionnellement complets !"
Et Yves Chalet de poursuivre : "La Pentecôte permet de s'évader 3 jours sans
prendre de RTT ! Nous ne retrouverons pas un aussi bon week-end. A la Pentecôte, les gens
ont l'habitude de réserver longtemps à l'avance. Ce n'est pas de l'impromptu."
Parmi les professionnels bretons, les Malouins sont sans nul doute les plus concernés par
cette éventualité de disparition dudit week-end. Pour autant, Michel Pilard, président
du Club des hôteliers intra-muros (20 établissements), demeure optimiste : "C'est
vrai que nous accueillons à la Pentecôte le festival Etonnants Voyageurs, ce qui en fait
le week-end le plus fort de l'année pour nous. Si l'on doit perdre une nuit, nous serons
fortement pénalisés, mais je pense que les gens aiment ce festival, et quoi qu'il
advienne, ils prendront une journée de RTT pour s'y rendre. J'ose l'espérer en tout cas.
Toujours est-il qu'une fois de plus, c'est sur le tourisme que l'on tape !"
O. Marie zzz36v zzz70
À Nîmes, on a peur pour la
féria
À Nîmes, à peine évoquée, l'idée de supprimer de la liste des jours fériés
le lundi de Pentecôte a immédiatement provoqué une levée de boucliers. Et pour cause :
en pleine période de féria, il faudrait alors supprimer 2 corridas. Restaurateurs comme
hôteliers sont opposés à voir saboter un des temps forts de leur activité : la féria
attire plus de 1 million de visiteurs. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2846 Hebdo 6 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE