du 6 novembre 2003 |
FOCUS |
Voici un peu plus de 30 ans, Dubaï n'était qu'un petit port perlier, qui profitait de sa situation géographique pour commercer en contrebande, avec les autres pays de la région. Aujourd'hui, l'émirat explose de modernisme, le pétrole a joué le premier rôle dans cette évolution, mais à l'heure où les puits vont se tarir, Dubaï veut devenir la plaque tournante du Moyen-Orient et sort sa carte joker : le tourisme.
Dubaï.
Il suffit de passer quelques heures à Dubaï et de rencontrer les principaux acteurs économiques pour comprendre que la volonté des Dubaïotes de faire de ce lieu la plaque tournante du commerce moyen-oriental et du tourisme est devenu réalité. Quand voici 25 ans, ils ont commencé à tirer parti d'une manière significative des ventes de l'or noir, et ont immédiatement investi chez eux, avec un niveau d'exigence hors du commun. Au milieu des étendues de sable, ils ont construit en dur. A Dubaï, rien n'existait ou presque, le sable occupait toute la place, il était alors d'autant plus facile, dans la mesure où les dollars coulaient à flots, de concevoir une ville moderne d'une autre dimension... Aujourd'hui, les autoroutes éclairées nuit et jour traversent le désert sur quatre voies, les grues ne cessent de permettre aux immeubles de monter plus haut, toujours plus haut.
The
Palm : une île artificielle en forme de palmier
Avec cette réalisation hors du commun, construite au large de Dubaï, les Dubaïotes
entendent assurer la promotion du tourisme en attirant des personnalités du monde entier
pour lesquelles ils ont entamé une modification de leur constitution puisque pour cette
promotion immobilière, ils accordent le droit à la propriété à quelques étrangers.
Des villas particulièrement somptueuses, il suffit de choisir sur toute une gamme de
style, d'équipement, sont vendues chaque jour. La première île est aujourd'hui
entièrement commercialisée, elle devrait être livrée début 2005, une seconde île
dans le même esprit sera livrée une année plus tard. Sur The Palm, des infrastructures
hôtelières, des centres d'animations.
Tolérance et modernisme
Les architectes les plus créatifs ont ici disposé de tous les moyens pour que dans cette
ville, l'architecture moderne tienne le haut du pavé : centres commerciaux, World Trade
center, immeubles de bureaux, somptueuses villas, mais aussi immeubles d'habitations,
centres de loisirs, hôtels, rien ne manque. L'environnement est propice aux mouvements
des biens et des hommes avec une parfaite adéquation des infrastructures portuaires,
aéroportuaires, routières, et hôtelières.
Il n'en fallait pas plus pour attirer les étrangers du monde entier. Sur le million
d'habitants, 80 % de la population est expatriée... les Dubaïotes ne sont que 200 000,
le commerce s'est développé très vite, la tolérance des Dubaïotes permet aux
expatriés d'évoluer dans une ambiance sereine, chacun vit à son rythme, dans le respect
de l'autre. Là encore, cette ouverture d'esprit permet un développement incroyable en
matière commerciale : il suffit de s'attarder à l'Irish Village, en terrasse, l'on peut
déguster toutes les bières irlandaises comme si l'on était à Dublin, à cette
différence près qu'il fait 35 °C. Le village irlandais est une reconstitution parfaite,
ambiance comprise...
Si les autorités de Dubaï se refusent à ce que l'émirat soit qualifié de paradis
fiscal, il n'en demeure pas moins vrai que c'est un pays à fiscalité zéro
particulièrement réglementé sur le plan financier... Au cur de ce développement
fantastique, les Dubaïotes gardent le contrôle de tout, tout le temps, la propriété du
sol leur est réservée et la propriété commerciale ne peut se faire pour un étranger,
que dans le cadre d'une joint venture où le Dubaïote garde la majorité...
Si Abu Dhabi, l'émirat voisin, dispose encore de 25 années de réserve pétrolière,
Dubaï sait depuis longtemps que d'ici moins de 2 ans, ses puits seront à sec. D'où
l'utilité de la diversification en matière économique.
Air France-CCI de Marseille
Sur cette
zone, Air France a délibérément choisi de ne travailler que sur les escales
profitables. Réduites à 8, au Proche et Moyen-Orient, elles permettent à Air France
d'obtenir d'excellents résultats. Une belle clientèle d'affaires, d'expatriés qui
complètent parfaitement la clientèle de tourisme qui ne cesse de grossir. A tel point
que le vol quotidien d'Air France Dubaï-Paris manque très souvent de place en business
et la première est également très demandée. Dubaï est le premier aéroport de la
région avec 16 millions de passagers par an. D'une manière générale, les vols sont
souvent complets. Air France prévoit la réouverture en 2004, de son escale à Téhéran.
Bernard Bazot, directeur Air France pour la zone Moyen-orient, a fêté les 70 ans de la
compagnie et ses 30 ans de présence dans la région. Un dîner de gala où la France
était mise à l'honneur, et plus particulièrement la Provence, puisqu'il avait confié
l'organisation technique du dîner à la CCI de Marseille-Provence avec qui, depuis
plusieurs années, il organise la commercialisation des hôtels et la promotion des chefs
provençaux, aux Etats-Unis. L'occasion pour Georges Antoun, vice-président de la CCI, de
prendre les premiers contacts pour une prochaine promotion très ciblée de certains
produits hôteliers de la région auprès des expatriés très nombreux à Dubaï, et
très friands de séjours touristiques dans les régions françaises. L'occasion aussi de
constater la présence de plusieurs provençaux, installés à Dubaï et Abu Dhabi de
longue date, et de mesurer la force de la communauté française sur le plan économique.
Un atout de plus puisque cette mission devrait au-delà de la promotion touristique,
déboucher sur des rencontres entre des partenaires dubaïotes et des entreprises
dépendant de la CCI de Marseille, désireuses de vendre ou de s'installer dans la zone.
C'est Xavier Mathieu, Le Phébus, Relais & Châteaux, 1 étoile au Michelin, à
Gordes qui officiait aux fourneaux. Promotion des produits avec un menu plein de soleil et
les vins de Provence d'Henri Fabre, un des seuls vins de Provence distribués à Dubaï.
Un tirage au sort permit à plusieurs invités de gagner des billets Dubaï-Marseille en
classe affaires et des séjours dans des hôtels marseillais.
Le tourisme pour remplacer le pétrole
Après la création d'une zone franche et d'un port artificiel en 1985, le développement
économique s'est emballé ces dernières années avec des investissements de plus en plus
importants pour justement avoir les moyens de remplacer cette manne par une autre. Et
c'est le tourisme qui a été choisi pour remplacer le pétrole... A tel point qu'en 2003,
le tourisme représentait déjà 18 % du PIB, Dubaï avait reçu sur cette seule année
2.5 millions de touristes et table avant 2010 sur les 5 millions de touristes. Pour les
fêtes de fin d'année, les hôtels les plus somptueux sont déjà complets... Le
décollage de Dubaï est aujourd'hui une réalité, plaque tournante en matière
commerciale, mais aussi financière, c'est également pour la région un des plus grands
centres de salons. Etat indépendant, mais membre de la Fédération des émirats arabes
unis (regroupement en 1971, de 7 Emirats indépendants, sous la présidence depuis cette
date de l'émir d'Abou Dhabi), Dubaï ne semble pas être une bulle ; c'est intégré au
sein des émirats, qu'il faut le repositionner. Il apparaît alors de toute évidence
comme la vitrine d'Abou Dhabi, où les ressources pétrolières sont encore très fortes,
mais où les gens se veulent beaucoup moins 'show off'. Une complémentarité où chaque
émirat semble trouver son compte...
Si l'avenir de Dubaï doit être dans le tourisme, Dubaï ne peut dès lors qu'apparaître
comme une opportunité pour l'hôtellerie internationale ! De partout, les hôtels sortent
de terre, les constructions sont rapides, somptueuses. Les extensions nombreuses, et tout
se fait dans le grandiose... Dubaï offre aujourd'hui 30 000 chambres en 3, 4 et 5
étoiles... et ce n'est pas fini... Au cur du désert, certains ont le projet, très
avancé, de construire un hôtel sur des pistes de ski... il faudra attendre 2006 pour
aller voir...
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Visiter un hôtel à Dubaï, c'est entrer dans la réalité des Mille et une nuits...THE ARABIAN RESORT ONE & ONLY ROYAL MIRAGE LE BURJ AL ARAB LES AMBITIONS D'ACCOR |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2846 Hebdo 6 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE