du 13 novembre 2003 |
EMPLOI |
Face à la pénurie de main-d'uvre, les professionnels réagissent. En ordre parfois dispersé, mais les initiatives restent au plus près du terrain, du concret, pour mieux faire connaître les réalités des métiers de l'hôtellerie-restauration.
Régis
Marcon (à gauche), aux côtés de Toques d'Auvergne, discute de la formation des futurs
chefs.
"C'est vrai qu'en sortant d'une école, on a tout à apprendre", a reconnu Pierre Rey. Responsable à l'Aformac (Association pour la formation dans le Massif central), après un parcours 'rapide', il a raconté comment il s'est retrouvé directeur d'hôtel à 23 ans avec un BTS en poche. Dans le cadre du Challenge des métiers organisé par la mission locale de Montluçon, près de 200 personnes sont venues rencontrer responsables de formation et professionnels. "L'image de la profession est faussée." C'est le sentiment de Jean-Michel Chavarochette, président de l'Umih de l'Allier. Sur les horaires notamment : "Aujourd'hui, tout est réglementé, même trop parfois." "Il n'est même pas question pour nous de faire faire des heures supplémentaires, ce que regrettent certains", ajoute Jean Tafanel, directeur du Casino d'Evaux-les-Bains. "Nous nous organisons. Quoiqu'il arrive, personne ne fait plus d'heures qu'il ne faut sur un temps de travail qui est annualisé", a souligné Charline Georges, de La Crémaillère à Montluçon.
Près de 200
jeunes, des formateurs et des professionnels, pour discuter des métiers en cuisine et en
salle lors d'une rencontre à Montluçon.
Une charte employeurs-salariés
Mais les bonnes intentions ne suffisent pas. La profession reste largement déficitaire
dans le domaine du recrutement. "Nous avons 3 employeurs pour une demande de
salarié", signale Pierre Rey. Les professionnels de l'Allier ont décidé de
jouer la transparence. "Nous avons lancé une charte avec 14 critères pour
l'employeur et 14 critères que le salarié doit respecter", a expliqué
Jean-Michel Chavarochette. 40 professionnels du département l'ont déjà signée. Puis
les chefs du jury des Nérios sont venus apporter leur point de vue. Jean-Michel Lorain
(La Côte Saint-Jacques à Joigny) a souligné qu'il ne connaissait pas "d'autres
métiers qui offrent autant de possibilités de réussite. Avec de la passion, un bon
parcours dans les grandes maisons, à moins de 30 ans, un jeune voit s'ouvrir devant lui
des portes dans le monde entier. Mais ce ne sont pas les seules voies possibles. Il y a de
la place pour tout le monde, du gastronomique à la restauration collective".
Héberger et former
Dans un même désir de faire connaître les réalités du métier, le centre de formation
hôtelière de Vichy a organisé une journée portes ouvertes. Pour montrer qu'il est
possible de réussir dans ce secteur et que la motivation reste plus importante que les
diplômes.
Lors d'une réunion des Toques d'Auvergne, Régis Marcon (Auberge des Cîmes à
Saint-Bonnet-le-Froid), président de l'Umih 43, a parlé des actions en cours dans son
département. Des contacts ont été pris avec le conseil général pour obtenir des aides
pour la création de logements à destination du personnel. Puis, il a annoncé que le
lycée privé de la Chaise-Dieu risquait de fermer ses portes faute de candidats dans les
filières cuisine et restauration. "L'idée qui se dessine serait d'en faire un
lieu dédié aux formations courtes et concrètes", a-t-il ajouté. Prom'hote
pourrait prendre à son compte la gestion de la future structure. "Mais pour la
réussite du projet, il faut que les professionnels suivent" avec,
"peut-être, d'anciens professionnels pour enseigner", des formations
pendant les périodes creuses ou en hors saison, des "apprentissages qui
correspondent aux réalités de la profession". Le financement pourrait venir
d'organismes départementaux ou régionaux, de l'Europe...
P. Boyer zzz54r
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2847 Hebdo 13 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE