du 27 novembre 2003 |
FORMATION |
< TECOMAH
A J - 15 du dîner de gala de l'anniversaire de Tecomah (N.D.L.R. : qui s'est déroulé le 18 novembre), il régnait dans le bureau de Gérard Marquoin, Maître cuisinier de France, un climat d'agitation intense. Les coups de fil se suivent. A son bureau, le responsable de la formation restauration, ouverte il y a 25 ans, réglait les problèmes les uns après les autres.
L'Hôtellerie : Quel regard jetez-vous sur ces
années ?
Gérard Marquoin : Durant toutes ces années, la
cuisine a connu de grandes évolutions techniques et nous avons tenté de suivre. Comme
pour le sous vide par exemple, ou encore les mixers et les fours. Nous avons une bonne
partie de ce nouveau matériel, mais nous n'avons pas tout. Ici, nous essayons de pallier
ce que les jeunes ne voient pas en entreprise. Ainsi, nous avons créé un poste gastro
pour les élèves qui ne font pas ce genre de stage. De cette façon, ils acquièrent une
ouverture d'esprit plus large.
L'Hôtellerie : Comment les jeunes ont-ils
évolué ?
Gérard Marquoin : En 1963, on disait que les jeunes
ne voulaient pas travailler. 40 ans plus tard, on entend encore la même chose. C'est à
nous de nous adapter à cette nouvelle jeunesse.
L'Hôtellerie : Qu'en est-il des relations avec
les professionnels ?
Gérard Marquoin : N'entrons pas dans le débat
stérile entre enseignants et professionnels. Avec les entreprises, ça ne se passe pas
trop mal.
L'Hôtellerie : Que pensez-vous d'un éventuel
certificat pour le maître d'apprentissage ainsi que le préconise Renaud Dutreil (1) dans
son Livre Blanc ?
Gérard Marquoin : Il y a 7 ou 8 ans, nous avions
tenté de mettre sur pied, avec la CCIP, un projet similaire. Nous avons eu beaucoup de
mal à faire venir les gens. Je serais ravi qu'une nouvelle initiative voit le jour et
soit suivie sur le long terme.
L'Hôtellerie : Quel est selon vous le problème
?
Gérard Marquoin : Les professionnels ont besoin de
personnel de niveau V. Or, les parents d'élèves ont envie que ces derniers passent un
bac pro. C'est l'escalade aux diplômes. Mais rien n'indique que les professionnels
laisseraient ces mêmes jeunes retourner en formation pour parfaire leurs connaissances,
s'ils les captaient au niveau du CAP ou du BEP.
L'Hôtellerie : Que vous inspirent les mesures
sur l'apprentissage annoncées par le gouvernement ?
Gérard Marquoin : Le public va être en mesure de
comprendre que l'apprentissage débouche sur un parcours professionnel, sur des
carrières. Etre en salle par exemple, c'est posséder les techniques du service, être
commercial, posséder les connaissances des produits. Il faut habituer les jeunes à avoir
un contact avec l'entreprise.
L. Anastassionzzz68v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2849 Hebdo 27 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE