du 8 janvier 2004 |
ACTUALITÉ |
Peu avant Noël, le président de l'Umih annonce qu'il se représente à la tête de la centrale syndicale. Francis Attrazic, présenté jusque-là comme son successeur naturel, devient son colistier. Le dossier TVA est-il loin d'être terminé ?
Propos recueillis par S. Soubes
André Daguin
(à droite sur la photo) a confié à Jean Biron (à gauche) le conseil de surveillance de
l'Umih.
L'Hôtellerie : Mi-décembre, vous avez créé
la surprise en annonçant que vous vous représentiez à la tête de l'Umih, alors que
vous aviez dit que vous quitteriez cette charge au terme de l'actuel mandat. Pourquoi ce
changement de dernière heure ?
André Daguin : J'avais effectivement pris la
décision de ne faire qu'un mandat à la présidence de l'Umih. Vous savez, je me suis
rendu compte que l'Umih a grandi en notoriété, en audience. On représentait le ticket
providentiel, presque irremplaçable, et on allait fiche le camp alors que le dossier TVA
n'avançait pas au rythme qu'on voulait. Je dois rencontrer, le 19 janvier, le ministre de
l'Economie et des Finances, Francis Mer. Je ne crois pas que j'aurais eu beaucoup de poids
à ses yeux s'il avait su que je ne me représentais pas.
L'Hôtellerie : Vous avez choisi Francis
Attrazic comme colistier. Un ticket composé de deux restaurateurs ne pose-t-il pas un
problème ? Quel sera le rôle de Jean Biron ?
André Daguin : Faire passer 2 à 3 métiers dans un
ticket, réfléchir en termes de branche, est-ce nécessaire ou valable ? C'est comme si
l'on disait que le directoire est issu des branches. Non, il est issu de la concertation.
Il faut voir autrement, réfléchir en termes d'équipe. D'ores et déjà, j'ai demandé
à Jean Biron, qui siège désormais à la tête du conseil de surveillance, de nous
accompagner. Il faut qu'on reparte non pas à deux, mais à trois. Pas pour le
conservatisme. Mais parce qu'il faut que le conseil de surveillance soit dans l'organe
décisionnaire avec influence. Je voulais aussi, au travers de ce schéma, montrer qu'on
peut changer la maison. Regardez, il n'y a plus de directeur général rue d'Anjou. Il y a
cinq directeurs dont un qui fait office de coordinateur.
On a décidé d'être dans la transparence totale avec des finances envoyées tous les
trimestres au département. On essaie aussi de diffuser les pouvoirs, même si la
décision me revient. L'astuce n'est pas de faire un directoire à 40, qui serait
ingérable, mais un directoire assoupli avec des invités permanents ou temporaires.
L'Hôtellerie : Le 20 janvier est une date
butoir pour le dossier de la TVA. Qu'envisagez-vous d'ici là ?
André Daguin : Je voudrais revenir sur l'importance
du dossier. La TVA doit nous permettre de faire entrer la profession dans la modernité,
c'est-à-dire de mieux traiter nos salariés, de nous donner les moyens de les garder, de
leur offrir de meilleures perspectives de carrière. Aujourd'hui, les entreprises n'ont
rien à donner. C'est pour ça qu'il nous faut la TVA. Nous sommes des amis de Raffarin et
de Chirac. Nous savons que le gouvernement se bat pour l'obtenir. On a écrit aux
députés tous les deux mois. Tout le monde nous suit, même Martine Aubry s'est exprimée
dans ce sens sur une chaîne de télévision. Si l'on n'obtient pas la TVA le 20 janvier,
les discussions ne pourront reprendre que dans 2 ans. Bien sûr qu'on va agir avant cette
date. On a des manifestations une pratique éprouvée. Si l'on met des gars dans la rue,
on a quelques lignes dans la presse. Si l'on met une banderole sur l'Arc de Triomphe, on a
des pages entières. Ce qu'on veut, ce sont des pages entières.
L'Hôtellerie : Vous affichez 80 000 adhérents.
Ces chiffres sont-ils stables ?
André Daguin : Le chiffre global est stable. Il
existe cependant des variations en fonction des départements. Les Hautes-Pyrénées sont
en chute de 50 % alors que les Landes pètent le feu, et l'Ille-et-Vilaine a le même
nombre d'adhérents depuis 15 ans. A l'époque, le syndicalisme était au plus haut. La
Seine-et-Marne est en légère augmentation... Je suis aussi heureux de constater que les
7 syndicats des Alpes-Maritimes se sont enfin réunis sous la bannière Umih 06. Vous
savez, on a beaucoup dit que l'Umih était hégémonique, qu'on voulait tout absorber.
C'est faux. Ce qu'on veut, c'est rassembler. Regardez, la Chambre syndicale de la haute
cuisine doit nous rejoindre. Pour moi, rassembler, c'est réunir tous les aspects et tous
les métiers d'une filière.
L'Hôtellerie : Vous rencontrez le 8 janvier le
secrétaire d'Etat au commerce et aux PME. De quoi allez-vous parler ?
André Daguin : Nous avons beaucoup de dossiers en
cours avec Renaud Dutreil. Nous allons notamment aborder la Semaine de l'hôtellerie, que
nous voudrions mettre en uvre au printemps. Cette opération devrait se traduire par
une campagne nationale de publicité et d'image, et dont l'axe serait notre combat pour
l'emploi. Cette opération sera complétée par des actions plus festives sur le terrain.
L'Hôtellerie : N'est-ce pas un peu prématuré
comme message ? La TVA n'est pas gagnée.
André Daguin : Ne pas mettre en route cette Semaine
de l'hôtellerie, ce serait une sorte d'aveu, comme quoi on se résignerait. Ce qui n'est
pas le cas.
Mémo
Les élections à la présidence confédérale de l'Umih auront lieu le 16 mars 2004, à
Paris, porte de Versailles. André Daguin, l'actuel président, est candidat à sa propre
succession. Il est accompagné de Francis Attrazic, ancien président national des
restaurateurs au sein de l'Umih. Roland Bernard, président du Rhône, est également
candidat à la tête de la centrale syndicale. Il est accompagné de Jean-Robert Chelot,
président du Tarn. zzz74v
La profession dans la rue le 19 janvier ?
La baisse de la TVA en restauration a été inscrite à l'ordre du jour de la réunion
d'Ecofin du 20 janvier 2004. La veille, alors qu'André Daguin sera reçu par le ministre
de l'Economie et des Finances, Francis Mer, la profession promet des actions fortes sur le
terrain.
Lire aussi L'Hôtellerie n° 2852 du 18 décembre 2003. zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2854 Hebdo 8 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE