du 22 janvier 2004 |
VINS |
Moins 15 % en restauration. La filière viticole souffre de la politique contre l'alcool au volant, mais aussi des nouvelles pratiques alimentaires. Les bordeaux et bordeaux supérieurs ont récemment réuni des professionnels pour débattre des moyens possibles pour infléchir la courbe.
Patrick
Jestin, Alain Vironneau, Allan Sichel, Jean-Paul Saubesty et Tanguy Chatillon.
La consommation de
vin dans les bars et les restaurants accuse une chute de 15 %, selon une étude récente
du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Si ce repli s'inscrit dans un
contexte général en France, il est, selon Thierry Chatillon, directeur marketing, "directement
lié" à la politique actuelle contre l'alcool au volant. "Derrière
cette priorité gouvernementale, certes louable, le vin est touché dans sa dimension de
vin plaisir", constate-t-il. D'autres facteurs entrent également en jeu. "Nous
sommes face à un consommateur de moins en moins éduqué au vin, qui veut se faire
plaisir immédiatement, sans se compliquer la vie et avoir des repères nets, clairs et
précis pour orienter sa consommation." Or, le "vin présente une offre
complexe, en décalage complet avec les nouveaux comportements", remarque ce
responsable du CIVB. Le prix moyen des bouteilles est aussi, selon lui, en "déphasage"
avec le pouvoir d'achat des ménages. Le développement de la restauration rapide, secteur
non couvert par la filière, semble également en cause. Question donc. Peut-on,
aujourd'hui, réellement dynamiser la consommation de vin au restaurant ? Oui, répond le
président du Syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs, si l'on prend soin de
concilier "gastronomie et civisme", si l'on réfléchit à des contenants
mieux adaptés comme la bouteille de 25 cl ou encore à des menus premier prix incluant le
vin. "Les consommateurs n'aiment pas moins le vin, assure Alain Vironneau,
ils l'aiment autrement." Plusieurs acteurs de la restauration et des responsables
de la filière vin ont répondu à l'invitation du CIVB, qui souhaitait débattre du sujet
à l'échelon parisien. Une table ronde a eu lieu et plusieurs outils en ressortent.
"Le service du vin au verre" est "notre cheval de bataille, a
souligné Corinne Richard (Maison Richard). Ce service favorise une consommation
modérée et qualitative, elle satisfait la curiosité du consommateur, ainsi que son
désir de consommer à toute heure." Les cartes des vins doivent être
retravaillées, estime de son côté Pierre Blanc, président du groupe PJB, qui rappelle
qu'en "l'absence de sommelier, c'est la carte qui doit vendre. Elle doit être
simple à comprendre, proposer des vins adaptés aux mets, décrire le vin par des mots
évocateurs et proposer des prix justes". Autre intervenant, Thierry Bégué,
créateur d'un concept de restauration entièrement dédié au vin, ajoute : "Chai
33 est un outil en soi. L'établissement donne des repères aux clients, redonnant ainsi
un sens au produit. Nous revendiquons l'axe art de vivre et grand public. Il ne faut pas
hésiter aujourd'hui à innover dans les méthodes de vente. Les consommateurs changent,
à nous de vendre différemment." A suivre.
S. Soubes zzz46z
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L'Hôtellerie Restauration n° 2856 Hebdo 22 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE