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	du 22 janvier 2004	ÉDITO

UN AMÉRICAIN À PARIS

Le très sérieux magazine Business Week vient de décerner ses prix aux Meilleurs managers de l'année 2003 (ils ne sont pas plus d'une dizaine sur la planète), et parmi les heureux élus, Orin C. Smith, p.-d.g. de Starbucks International, qui vient d'ouvrir sa première boutique à Paris. (Vous pourrez d'ailleurs lire dans ce numéro de L'Hôtellerie une interview d'Orin C. Smith).
En s'installant dans l'Hexagone, la chaîne américaine engage un pari audacieux au pays du 'petit noir' et de la 'noisette-croissant' où le consommateur se révèle extrêmement conservateur dans ses modes alimentaires, y compris dès le matin.
Mais il est évident que Starbucks, associé pour la circonstance à son partenaire espagnol Grupo Vips, ne se lance pas à la légère dans l'aventure hexagonale. La multinationale de l'espresso, héritière d'un petit torréfacteur de Seattle, fidèle en cela à la légende américaine, entend bien imposer sa formule chez nous, comme d'autres conquérants d'outre-Atlantique ont su le faire dans les décennies antérieures, McDonald's ou Holiday Inn, pour rester dans la profession.
Après le déferlement médiatique auquel l'inauguration du premier Starbucks a donné lieu la semaine dernière (c'est fou comme il est facile de jouer avec le panurgisme de nos médias...), c'est sur la durée que s'appréciera la pertinence du "concept", comme disent les spécialistes de nos métiers.
Gageons toutefois que Starbucks ne saurait laisser indifférents les patrons de bistrots, surtout des grandes villes, où le développement de l'enseigne risque d'être beaucoup plus rapide que naguère celui du fast-food. Certes, la formule, innovante et importée directement d'outre-Atlantique, progressera surtout en créant son propre marché notamment auprès des jeunes, toujours avides de nouveautés et parcourant plus facilement la planète que leurs aînés. Précisément, ces jeunes issus de la mondialisation sont l'avenir de la consommation, et incontestablement, le mode de vie importé de Chicago ou de Seattle séduit davantage que les solides traditions du Berry ou du Rouergue...
En attendant, il faut espérer que l'arrivée de ce nouveau challenger stimule les imaginations, et permette à la profession de faire preuve, elle aussi, de créativité et de dynamisme. Ce sera la meilleure façon d'accueillir Starbucks à qui il faut souhaiter le succès.
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2856 Hebdo 22 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE