du 5 février 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Si la profession se dit favorable à une nouvelle baisse des charges pour la restauration, elle n'accepte pas que cette mesure soit prise en remplacement de la baisse de la TVA, et espère toujours voir le dossier aboutir à Bruxelles.
La presse économique s'est fait l'écho la semaine dernière d'une éventuelle solution de repli du gouvernement français avec une baisse des charges sociales pour les restaurateurs, s'il ne parvenait pas à convaincre ses 14 partenaires européens de voter l'application du taux de TVA réduit pour ce secteur. Stratégie du gouvernement pour faire passer la pilule auprès des restaurateurs s'il n'obtenait pas la baisse de la TVA en restauration ?
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André Daguin : "La TVA n'est pas un but, mais un moyen"
Pour André Daguin président de l'Umih
: "La TVA n'est pas un but, mais un moyen. Le moyen de faire rentrer ce secteur
dans la modernité. Notre convention collective ne tient pas la route. Les salariés ne
sont pas suffisamment payés, nous avons beaucoup de dépôts de bilan dans ce secteur
d'activité, et nous connaissons beaucoup de difficultés de recrutement. Pour pallier
cela, nous devons donc augmenter les salaires, ce qui nous permettra de recruter en
rendant ce secteur plus attractif, et nous permettra d'envoyer notre personnel en
formation, ce qui n'est pas possible en ce moment en raison des sous-effectifs dans les
entreprises. Pour l'instant, la seule bouffée d'oxygène que nous avons trouvée, c'est
la baisse de TVA. D'autres parlent d'allègement de charges alors que c'est un dossier sur
lequel on travaille depuis 5 ans, et qui s'est traduit par l'allègement Fillon qui est
assez conséquent pour les entreprises. Si l'on trouve une autre mesure aussi efficace
pour donner une bouffée d'oxygène à nos entreprises, on est preneur, mais on ne voit
pas d'autres solutions. La situation est difficile aujourd'hui, mais on va gagner. Le
président de la République est désormais en première ligne sur ce dossier, et il peut
le dénouer avec Gerhard Schröder s'il le veut."
= Position partagée par Didier Chenet,
vice-président délégué du Synhorcat : "Aujourd'hui, malgré la motivation
évidente du gouvernement, le seul qui puisse débloquer la situation est Jacques Chirac.
Cette décision sera prise au niveau des chefs d'Etat. Maintenant, il faut savoir si
Jacques Chirac a la même volonté de faire aboutir ce dossier qu'il ne l'a eue pour les
agriculteurs."
= Pour Jean-François
Girault, président de la CPIH, il ne s'agit pas d'une grande surprise dans la mesure
où, lors d'un entretien avec François Fillon au début du mois de janvier, celui-ci
avait évoqué le fait que si la baisse de TVA ne passait pas au niveau européen, le
gouvernement ferait un effort au niveau des charges sociales pour ce secteur. Mais cette
solution ne satisferait qu'à moitié le président de la CPIH : "Le social est
une chose et la TVA en est une autre. La baisse de TVA est vitale pour tous les petits
établissements. Alors qu'une baisse des charges profiterait plus aux grandes entreprises
du secteur, et laisserait les petites de côté comme d'habitude. Je suis pour la baisse
des charges et la baisse de TVA."
< Jacques Borel : "Une opposition
relative"
Quant à Jacques Borel, président du Club TVA, il pense que "le
blocage est total au niveau de l'Allemagne, mais cette opposition est relative en ce qui
concerne l'Autriche, le Danemark, et la Suède. En effet, l'opposition de ces pays est une
opposition relative au déficit budgétaire de la France. Si la France baisse réellement
son déficit budgétaire, la bataille sera gagnée du côté de ces pays. En ce qui
concerne l'Allemagne, le chancelier Gerhard Schröder a déclaré à Hernst Fischer que si
l'Allemagne était la seule à s'opposer, elle donnerait satisfaction à la France. En
fait les 3 prochains mois vont être décisifs. Si dans ces délais, il se confirme une
croissance de 1,7 % du PIB, alors on peut penser que les prévisions de la France pour
avoir un déficit de 3,6 % en 2004 et de 2,5 % sont crédibles et donc les dernières
oppositions tomberaient".
P. Carbillet zzz66f
Le prochain conseil des 15 ministres des Finances européens (Ecofin) est fixé au 10 février prochain, et la veille, Jacques Chirac rencontre le chancelier allemand, Gerhard Schröder. L'occasion de négocier le dossier sur la baisse de TVA en restauration ?
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L'Hôtellerie Restauration n° 2858 Hebdo 5 Février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE