du 26 février 2004 |
HÉBERGEMENT |
Asie du Sud Est
Les deux groupes ont signé récemment un accord stratégique en Asie. Accord qui permet aux fondateurs de Pansea, les Français Stanislas Rollin et Robert Molinari, de mener à bien de nouveaux projets.
Robert
Molinari (à gauche) et Stanislas Rollin, coprésidents de Pansea : "L'arrivée
d'Orient-Express Hotels à nos côtés va permettre de mener à bien nos projets de
développement."
Paris,
février 2003. Stanilas Rollin, qu'on nous promettait grippé, et Robert Molinari, qu'on
nous assurait fatigué à cause du 'jet lag' - il débarque tout juste de Bangkok -,
affichent de francs et larges sourires. Qui plus est, les deux hommes semblent
véritablement plein d'entrain. Heureux d'annoncer en fait que, ça y est, ils ont trouvé
un partenaire de choix pour assurer la pérennité de leur petite chaîne Pansea,
implantée en Asie du Sud Est et au Myanmar (ex-Birmanie). Voilà plusieurs années que
ces deux anciens d'Accor, coprésidents de Pansea, se battent en effet bec et ongles pour
développer dans cette partie du monde, des hôtels de charme pas tout à fait comme les
autres. Avec succès d'ailleurs puisqu'ils possèdent actuellement 5 établissements
figurant parmi les plus jolies adresses hôtelières de la région à Rangoon en Birmanie,
Luang Prabang au Laos, Siem Reap au Cambodge, Bali en Indonésie et Koh Samui dans le
golfe de Siam en Thaïlande. "Votre hôtel de Luang Prabang a été un havre de
paix dans ce grand périple...", leur a ainsi écrit Paul Dubrule, après avoir
parcouru 15 000 kilomètres à vélo, de Fontainebleau à Angkor (Cambodge). Ajoutons
également le Pansea 'Hanging Gardens' (Jardins suspendus), à Bali, dont l'ouverture est
programmée courant 2005.
Reste qu'il leur a fallu batailler ferme pour en arriver là. "Il est
extrêmement difficile de monter des hôtels en Asie du Sud Est. Les obstacles sont
multiples tant d'ordre administratif que financier", avoue d'emblée Robert
Molinari. Et Stanislas Rollin de poursuivre : "Lever des capitaux là-bas relève
quasiment aujourd'hui de l'exploit".
Complémentarité
Alors le temps filant, nos deux compères se sont mis à chercher une solution depuis
quelques mois. Rien de bien concret, mais ils réfléchissaient. Et au pays de Boudha, la
réflexion finit toujours par mener à la sérénité. Le tout, souvent par le plus
heureux des hasards. La preuve ! De passage à Rangoon (Myanmar), James B. Sherwood,
président et fondateur d'Orient-Express Hotels, tombe sous le charme du Pansea, ancienne
demeure coloniale tout de teck revêtue. Quelle est cette chaîne ? Qui sont les
créateurs ? Des Français... ? Les questions fusent. Jusqu'au jour où les patrons des 2
entreprises respectives se rencontrent. "Nous avons tout de suite constaté que
nous étions sur la même longueur d'onde", raconte Robert Molinari. "Contrairement
à d'autres compagnies avec lesquelles nous avions discuté, et qui avaient uniquement une
approche financière, Orient-Express Hotels partageait une vision de l'hôtellerie
semblable à la nôtre." Vision qui consiste à développer des hôtels exclusifs
dans des destinations uniques. Et en la matière, Orient-Express Hotels a de quoi faire
pâlir d'envie bon nombre de concurrents. Avec quelque 40 hôtels de luxe dont le Cipriani
à Venise, le Ritz à Madrid ou bien encore L'Hôtel de la Cité à Carcassonne, le groupe
jouit d'une réputation sans faille.
En Asie, Orient-Express Hotels est, là aussi, présent avec le train Eastern &
Oriental Express qui transporte des passagers entre Singapour et Bangkok ainsi que le
bateau de croisière Road to Mandalay sur la rivière Irrawaddy au Myanmar. Le groupe
n'est toutefois pas parvenu à 'dénicher' son bonheur dans l'hôtellerie. Alors
rapidement, la complémentarité avec Pansea devient évidente.
Viêtnam...
Au point que les deux sociétés décident de se rapprocher au travers d'un accord
spécifique*. Selon les termes de ce dernier, Orient-Express Hotels va investir jusqu'à 8
millions de dollars de fonds propres dans la filiale asiatique du groupe Pansea, Hosia
Company Limited. "Il s'agit en réalité d'un prêt convertible en actions dans
Hosia. Orient-Express disposant par ailleurs d'une option pour acquérir 100 % des parts
de ladite société d'ici cinq ans", explique Stanilas Rollin. Un investissement
qui satisfait pleinement les deux cofondateurs de Pansea. D'autant plus que durant les
cinq prochaines années, Hosia reste sous leur contrôle, et conserve sa propre
organisation tout en bénéficiant des forces commerciales et marketing de son partenaire.
Mais, mieux encore ! Ce soutien financier va surtout permettre à Stanislas Rollin et
Robert Molinari de mener à bien les projets qu'ils ont encore dans leurs cartons. A
commencer par la construction de 2 nouveaux établissements dont un premier au Viêtnam à
Hoi Anh et un autre à Pagan au Myanmar. "Certes, cette sortie à cinq ans est un
peu douloureuse, mais elle est aussi extraordinaire, car elle nous donne la possibilité
d'accompagner notre 'bébé' à l'adolescence", conclut avec philosophie Robert
Molinari.
C. Cosson zzz36i zzz36v
*Les hôtels du groupe Pansea situés en Tunisie et au Caraïbes ne sont pas concernés par l'accord.
Ce qui a séduit le groupe Orient-Express Hotels, c'est la qualité, l'originalité et la convivialité des hôtels Pansea
Pansea Angkor
(Cambodge)
En plein
cur du quartier colonial se niche un petit hôtel de charme comme on n'en croise
rarement en Asie du Sud Est. Il s'agit du Pansea Angkor, établissement de 54 chambres et
1 suite, composé de deux bâtiments conçus dans le plus pur style khmer. Rien à voir
avec ces grands hôtels internationaux impersonnels jouant la carte du folklore de mauvais
goût. Ici, les architectes (Alain
Amédéo et Jean-François Chevance) ont en effet misé sur l'authenticité des matériaux
(bois précieux, pierres, soierie) et l'esprit 'magique' des lieux. Situé à quelques
kilomètres seulement du 'trésor' architectural laissé par le prince Suryavarman II, le
temple d'Angkor Vat, le Pansea Angkor abrite ainsi de nombreuses uvres réalisées
par les artisans du chantier-école de Siem Reap.
Pansea 'Phou Vao' Luang-Prabang
(Laos)
Installé sur la
colline des cerfs-volants (Phou Vao), le Pansea bénéficie d'une vue imprenable sur
Luang-Prabang, l'ancienne capitale royale du Laos. Niché dans un parc de 3 hectares où
bambous, palmiers, frangipaniers et autres jasmins vivent en total harmonie, l'hôtel
dispose de 32 chambres et 2 suites. Le tout agrémenté d'une splendide piscine à
débordement.
Côté cuisine, les gourmets sont servis puisqu'ils peuvent ici, bien sûr, déguster une
cuisine traditionnelle laotienne ainsi que des mets reflétant l'héritage de la France
coloniale.
Pansea Yangon
(Myanmar)
Difficile
de rester insensible au charme de cette ancienne demeure coloniale,entièrement
réhabilitée par les propriétaires actuels. A tous les coups en effet, on succombe.
D'autant plus aisément que les 49 chambres sont toutes plus accueillantes les unes que
les autres. Le jardin luxuriant où s'étire une grande piscine tapissée de carreaux de
céramiques réfléchissants, est elle aussi fort agréable. Tout comme la table,
réputée comme l'une des meilleures de la ville.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2861 Hebdo 26 février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE