du 4 mars 2004 |
REVUE DE PRESSE |
< Dans Le Monde
La chronique d'une passion selon Marc Veyrat
La sortie de l'Encyclopédie culinaire du XXIe siècle de Marc Veyrat
(éditions Philéas Fogg) est l'occasion pour Jean-Claude Ribault de dresser un portrait
'éclairant' du chef aux six macarons.
"Il se présente comme artiste et aubergiste performant,
chef d'entreprise qui a réussi. Son ambition est de vivre une tradition au présent, avec
un principe cardinal : "Le cuisinier ne se cache jamais derrière le produit ; il
doit le respecter et le magnifier sans le déstructurer."
La nature savoyarde est à la fois le théâtre sur la scène duquel est plantée sa
cuisine et sa bonne fée, annonciatrice des herbes sauvages, des plantes et des racines.
Systématiquement, sont éliminées les matières grasses. A leur place et usage viennent
s'insérer les jus, les bouillons de légumes, les infusions et les décoctions, ainsi que
des agents de liaison ou gélifiants végétaux, tels que le manioc, l'agar-agar, le quick
sperce ou la feuille de violette.
Dans l'omble chevalier au beurre de sève d'épicéa, l'une de ses dernières
créations, le soufflé de bouton de coquelicot est obtenu par un bouillon gélifié à
l'agar-agar. Modifier les habitudes et les façons, c'est l'ambition de Marc Veyrat avec
d'autres techniques, d'autres ustensiles et les dernières découvertes technologiques,
les arômes, le matériel pour créer des émulsions, alléger les sauces. "Une
véritable rédemption du goût", assure-t-il.
La cuisine postmoderne contemporaine en France, qui favorise une convergence entre la
complexité de la technique proprement scientifique avec une apparente simplicité de
résultat, est un phénomène nouveau dans l'histoire culinaire. La légèreté, la
délicatesse, l'élégance et la transparence font contraste avec les plats qui, de
Carême à Escoffier, tendaient vers une complexité technique redoutable reposant sur le
système des sauces, base de cuisine française depuis 2 siècles. Révéler et
harmoniser, plutôt que juxtaposer et déformer les saveurs originelles, tel est
aujourd'hui le credo du cuisinier savoyard."
< Dans Le Figaro
Entreprises
Dans les cuisines du guide Michelin
Le Guide Michelin est-il rentable ? Comment s'opère la diffusion de la bible des
gastronomes ? Le Figaro Entreprises a mis son nez dans l'arrière-cour.
"Foi de libraire, cette mise en place est une
performance quasi unique. Mardi dernier, 550 000 exemplaires du Guide France 2004
sortaient de l'imprimerie à Malesherbes (Loiret). Dès le lendemain, 330 000 étaient
distribués dans les 6 000 points de vente, librairies, diffuseurs de presse et
stations-service. Les autres sont partis à l'étranger. Rien qu'en Europe, ce guide est
disponible dans 20 000 magasins. "A l'exception des Etats-Unis et du Japon, la
majorité des 97 pays sont livrés en même temps", explique Derek Brown,
directeur des guides hébergements et restaurants de Michelin. (...)
"Nous sommes rentables", dit aussi Derek Brown, sans plus de
précision. Imprimé en une seule fois, en une seule langue, le guide rouge est vendu 24
euros, soit près de 8 millions de chiffre d'affaires en Europe. Pour Michelin, qui doit
recevoir la moitié de ce montant après les marges des intermédiaires, les coûts
restent modérés grâce aux synergies engendrées par la base de données centrale et
l'absence de publicité."
< Dans Le Nouvel
Observateur
Alain Ducasse : petits plats et jolis profits
Quelles sont les recettes du chef le plus étoilé du monde pour "gagner de
l'argent là où les autres grands noms de la cuisine en perdent" ? Le Nouvel
Observateur a trouvé 3 commandements : trouver les bons partenaires, savoir recruter et
déléguer et pour finir, tout contrôler jusqu'au dernier détail. Mais encore ?
"Son premier coup ? L'ouverture du Louis XV en 1987, dans un des palaces de la très discrète Société des Bains de Mer, qui gère casino et hôtels de Monaco. "Avant lui, aucun chef français n'avait réussi à approcher le prince Rainier et à s'implanter à Monaco", dit Claude Lebey, auteur des guides du même nom. Les termes du contrat ? La SBM paie tout, les murs, les frais de rénovation, le personnel en cuisine et en salle, et en prime un salaire dodu pour Ducasse. Lui, en échange, doit apporter les trois étoiles sur un plateau à Monaco. "J'avais trois ans : écrit noir sur blanc sur mon contrat !", explique Alain Ducasse. Pari gagné. Et lorsque le Louis XV, en 1997 et en 2000, perd une étoile, il la regagne l'année suivante : "De toute façon, je n'ai pas le droit de perdre l'étoile plus d'un an." Avant Ducasse, aucun restaurant de palace n'avait pourtant réussi à obtenir ces fameuses 3 étoiles. Le succès du Louis XV fait école. Oui, un restaurant haute gastronomie est un poste de dépense coûteux. Mais il attire les touristes et permet aussi de remplir les chambres... En fait, Ducasse a tout simplement inventé un nouveau modèle économique : il apporte le talent et la notoriété, l'hôtel, les fonds. Un système qu'il duplique au Plaza. Mais aussi avec les Spoon, invariablement installés dans des hôtels. Au total, le groupe Alain Ducasse, une sorte de holding qui encaisse, entre autres, les revenus provenant de tous ces contrats, pèse 17 millions d'euros de chiffre d'affaires avec une jolie rentabilité nette de 10 %. Mais l'empire Ducasse et sa chaîne de restaurants génèrent plutôt 50 millions d'euros."
< Dans Marianne
La France culinaire ne tombe pas
Coup de gueule de Périco Legasse dans la guerre des fourneaux franco-espagnole
pour en savoir plus sur le "savoir-faire néo-escoffien à la sauce
castagnette". Il fallait oser.
"Il a suffi que le New York Times taxe la cuisine française de ringardise pour qu'un vent de déprime soufflât sur les fourneaux. Replacer au cur du débat par la sortie des guides le brûlot de l'été 2003 continue de faire des heureux parmi les détracteurs de la seule exception culturelle qui mérite d'être préservée : notre patrimoine culinaire. (...) On y lisait que la France confite dans ses archaïsmes et privée de matière grise avait perdu son leadership gastronomique au profit de pays comme l'Espagne, l'Italie ou la Belgique (...) L'opération téléguidée depuis Madrid par le gourou de la gastronomie espagnole Rafael Garcia Santos, n'a pour seul but que d'affaiblir la France dans ce qu'elle a de plus précieux et spécifique, en tapant fort là où ça fait le plus mal. (...) Quant aux autres génies culinaires ibériques si chers à la critique anglo-saxonne (Arzak, Berasategui, Santamaria), tous formés en France par des maîtres français, il est clair que leurs prouesses étoilées, aussi admirables soient-elles, ne sont qu'une réadaptation du répertoire et du savoir-faire néo-escoffien à la sauce castagnette..." zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2862 Hebdo 4 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE