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du 1er avril 2004
HÉBERGEMENT

Enquête Ipsos pour Maison de la France

L'ITALIE, L'ESPAGNE... ET L'ANGLETERRE DEVANT L'HEXAGONE POUR L'ATTRACTIVITÉ TOURISTIQUE

Journalistes et professionnels du tourisme déclarent tous avoir une bonne image de la France. Mais ces relais d'opinion ne semblent pas toujours capables de la transmettre. D'ailleurs, seuls 49 % des voyageurs interrogés dans l'enquête Ipsos se disent bien informés. La France a donc tout à gagner en améliorant sa visibilité médiatique.


Heureusement il nous reste la gastronomie !

Le verdict est tombé ! Tous les professionnels du tourisme l'attendaient avec impatience. D'autant plus qu'en ce moment, la situation s'avère assez morose dans le secteur. Mardi 30 mars dernier, au cours de la 2e assemblée du Conseil consultatif international, Thierry Baudier, directeur général de Maison de la France, a enfin levé le voile sur l'étude Ipsos (voir Méthodologie) destinée à déterminer l'image de la France en tant que destination touristique auprès du grand public et des leaders d'opinion. Et les premiers résultats de cette vaste enquête sont riches d'enseignement.
A commencer par le fait que la France bénéficie d'une bonne image globale auprès de 3 voyageurs sur 4 (73 % en ont une image "très bonne", 25 % "assez bonne"). Une image qui s'avère meilleure encore auprès des journalistes et des tour-opérateurs, puisque respectivement 55 % et 54 % d'entre eux déclarent avoir une "très bonne" image de l'Hexagone. Voilà a priori de quoi flatter l'ego de certains. Reste que l'enquête ne se borne pas à mettre l'accent sur les points positifs de notre territoire. Si la France se caractérise, aux yeux de la grande majorité des gens, par sa richesse culturelle et par un certain hédonisme avec la qualité de sa nourriture (82 %, dont 42 % "tout à fait") et ses possibilités de sortie, il apparaît clairement qu'elle pèche dans des domaines bien précis.
Doivent ainsi être améliorées en priorité, en raison de leur impact négatif sur la perception globale du pays, la qualité de l'hébergement et surtout la qualité de l'accueil. Ce dernier est en effet le moins bien perçu. La preuve, seuls 58 % des voyageurs interrogés s'accordent à dire que l'accueil est de bonne qualité en France (18 % "tout à fait"). A noter que les Américains sont les visiteurs qui nous jugent le plus sévèrement sur ce critère, 47 % ne reconnaissant pas la qualité de notre accueil.

Les principales faiblesses à surveiller
a Un déficit d'image concernant l'accueil réservé aux visiteurs
a Une vigilance à garder quant à la qualité de l'hébergement et à la perception du rapport qualité/prix
a Un décalage entre la perception de la France par les prescripteurs, très favorable, et celle du grand public, plus retenue
a Un manque d'informations sur la destination
a La concurrence de l'Italie et de l'Espagne

Mauvaise perception du rapport qualité/prix
Pour ce qui concerne la qualité de l'hébergement, plutôt bien perçue (74 %), elle ne l'est finalement pas suffisamment compte tenu de l'importance de ce critère dans la perception d'ensemble de la destination. Au passage, on relèvera que ce sont les Japonais (83 %, dont 17 % "tout à fait") et les Européens (45 %, dont 22 % "tout à fait") qui se disent les plus mécontents en matière de logement.
Autre point sensible qui doit progresser dans les années à venir : la perception du rapport qualité/prix des séjours. 61 % seulement des touristes ayant participé à l'enquête estiment que ce rapport est "bon", dont 19 % "tout à fait". Des scores certes élevés, mais nettement moindres que ceux obtenus pour l'Italie, à 75 %, et l'Espagne, à 77 %. Plus inquiétant encore : seuls 18 % des leaders d'opinion considèrent ce rapport qualité/prix "tout à fait bon".
Il y a donc là un travail de fond à entreprendre. Tout comme sur un autre élément à ne pas négliger : la connaissance partielle de l'offre touristique française. A quelques exceptions près en effet, les voyageurs soumis à cette étude considèrent la France comme une destination plutôt séduisante pour les séjours à dominante culturelle (85 %), les courts séjours dans les grandes villes et ceux à la campagne. En revanche, ils la jugent moins intéressante en matière de tourisme itinérant (69 %) et balnéaire (67 %). Et pire encore ! C'est en tant que destination associée aux sports d'hiver que la France réalise ses moins bonnes performances auprès du grand public (41 %) et également auprès des professionnels (66 %).

L'ITALIE : UN SÉRIEUX CONCURRENT
A la question "Où souhaiteriez-vous aujourd'hui le plus effectuer un séjour ?", les voyageurs ne mâchent pas leurs mots. Leur premier choix se porte vers l'Italie (27 %). Viennent ensuite l'Espagne et la Grande-Bretagne (17 %). L'Hexagone ne figure finalement qu'en 3e position (15 %), soit autant que les Etats-Unis. A l'opposé, les professionnels du tourisme, tout comme les journalistes, hormis les tour-opérateurs européens, considèrent la France comme la destination la plus attractive.
Pourquoi l'Italie remporte-t-elle un tel succès ? Tout simplement parce qu'elle partage les avantages de la France (voire les surpasse) sans souffrir de certains de ses points faibles. Comme la France, l'Italie est en effet appréciée pour sa richesse culturelle (58 % "tout à fait" contre 53% pour la France) et la qualité de sa nourriture. Ces 2 pays sont également associés à la fête et aux sorties.
Reste que la France souffre de sa mauvaise réputation question qualité de l'accueil offert et rapport qualité/prix séjour. Seul point négatif à l'encontre de l'Italie : le manque de sécurité des biens et des personnes.

Manque de médiatisation
Autrement dit, la France souffre d'un manque cruel d'informations, notamment envers le grand public. Quand on connaît la qualité du domaine skiable français, il semble incroyable de ne pas assimiler France et montagne. D'ailleurs, seuls 49 % des visiteurs avouent être "bien" informés sur l'Hexagone, dont 12 % "très bien". Ce déficit est particulièrement sensible auprès des consommateurs et tour-opérateurs italiens, ainsi qu'auprès de la clientèle nipponne. "Considérant que lorsque le grand public entend parler de la France, c'est plutôt en bien, la France gagnerait sans doute encore à une meilleure visibilité médiatique", souligne l'enquête. A bon entendeur, salut !
En attendant de passer à l'action, tout n'est cependant pas tout noir. La perception des visiteurs est meilleure que celle des non-visiteurs sur l'ensemble des traits testés. Le fait de séjourner en France permet également à certains de modifier l'image qu'ils avaient au préalable de la destination. En fait, 81 % des personnes qui ont déjà visité la France sont susceptibles de recommander cette destination à leurs proches. De quoi conserver un peu d'espoir...
C. Cosson zzz20a

( Méthodologie )
Cette enquête a été réalisée par Ipsos pour le compte de Maison de la France afin de déterminer l'image de la France en tant que destination touristique auprès du grand public et des leaders d'opinion (journalistes et professionnels du tourisme). Ont été interrogées par téléphone, entre le 21 novembre et le 7 décembre 2003, selon la méthode des quotas, des personnes âgées de 18 ans et plus ayant effectué au moins 1 voyage au cours des 5 dernières années, et domiciliées en Europe, en Amérique du Nord, en Russie et au Japon. Les professionnels du tourisme et les journalistes ont été questionnés entre le 2 et le 24 février dernier, sur leur lieu de travail, en Europe occidentale, Europe de l'Est, Russie, Asie, Australie, Proche et Moyen-Orient, Amérique du Nord et du Sud.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2866 Hebdo 1er avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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