du 15 avril 2004 |
LICENCE IV |
Saint-Trinit (84)
Cinq années ont été nécessaires entre la décision et l'obtention des subventions pour le bistrot flambant neuf géré par Yvonne Bargues et Jérôme Cumin. Il fonctionne enfin et anime le cur du village de Saint-Trinit, minuscule bourgade à la frontière du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence.
Yvonne et Jérôme, ensemble sur scène comme à la ville, ont investi 10 000 e et accepté un contrat de location-gérance avec la mairie, propriétaire des murs. |
Au milieu des champs de lavande à perte de vue du pays de Sault, les habitants de Cavaillon, Carpentras, Avignon, Monteux ou Marseille visitent l'église romane classée du XIIe siècle, mais n'avaient jusqu'à une époque récente ni café, ni commerce pour faire halte à Saint-Trinit. Changement radical depuis le 15 juillet 2003. En juin, après un premier refus, Yvonne Bargues et son compagnon Jérôme Cumin se voient retenus par le conseil municipal. "On nous avait préféré un couple qui s'est désisté au dernier moment." Ils auront un mois pour se préparer. "Nous recherchions des exploitants qui apporteraient un plus en matière de service et de cuisine", explique le maire Michel Rosa. En 1998, le conseil municipal monte un dossier de demande de subventions aux fonds européens, à la Région, au Département,... afin de financer la construction d'une maison comportant 2 chambres d'hôte. Le projet total nécessite 280 000 e. "Nous voulions nous inspirer du concept de Bistrot de pays inventé à Forcalquier dans les Alpes-de-Haute-Provence", poursuit le maire, à l'époque premier adjoint. Il manquera 45 000 e, qui seront empruntés à la banque.
Mi-figue mi-raisin
Après son école hôtelière de Saint-Chamond (42), Jérôme Cumin s'exerce chez
Philippe Chavent, à La Tour Rose (Lyon), puis à l'Auberge de Fond-rose à Caluire (69),
chez Gérard Vignat, Meilleur ouvrier de France 1996. De son côté, Yvonne a été
propriétaire pendant 10 ans d'un hôtel-restaurant près de Salon-de-Provence, parcours
enrichi d'un passage de 2 ans et demi à La Fourchette en Avignon (84). Ils se rencontrent
comme 12 % des couples sur un bateau-restaurant du Rhône où tous deux travaillent. A
Saint-Trinit, ils démarrent sur les chapeaux de roues. 700 couverts en août. "Tout
le monde veut grimper le Ventoux et la saturation du Luberon nous envoie du monde",
explique le maire. Yvonne et Jérôme, ensemble sur scène comme à la ville, ont investi
10 000 e et accepté un contrat de location-gérance avec la mairie, propriétaire des
murs. L'affaire tourne avec un service du midi et le soir, uniquement sur réservations.
Jérôme Cumin cuisine de la Tarte fine à la tomate, du Parfait au pastis ou de la Crème
brûlée à la violette.
"A la belle saison, le café arrête les randonneurs et les touristes. En
octobre, la fête des champignons attire jusqu'à 3 000 personnes. Mais l'hiver, avec des
températures à - 10 °C, il nous arrive de faire des semaines à 6 ou 15 couverts en
tout. Le retour sur investissement d'une affaire comme celle-ci est de 2 ou 5 ans." Leur
contrat de location-gérance est de 2 ans. Même s'ils se plaisent au milieu des champs de
lavande du pays de Sault, ils ont encore 1 an pour décider si cette affaire ne
mériterait pas mieux un régime de demi-saison. zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2868 Hebdo 15 avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE