du 29 avril 2004 |
RESTAURATION |
< VILLENEUVE-LOUBET (06)
Le musée Auguste Escoffier de l'art culinaire, à Villeneuve-Loubet (06), vient de rouvrir ses portes après d'importants travaux de rénovation, réalisés en partenariat avec le conseil général et le conseil régional. D'un montant global de 230 000 e, ces améliorations ont permis non seulement d'offrir une meilleure présentation de l'uvre d'Auguste Escoffier, mais aussi d'ouvrir le musée sur la gastronomie française actuelle, comme le souhaitait Dario dell'Antonia, président de la fondation Auguste Escoffier et conservateur du musée.
Propos recueillis par E. Bousseau
Dario dell'Antonia souhaite "mettre en avant la gastronomie d'aujourd'hui" dans ce musée dédié à l'art culinaire. |
L'Hôtellerie : Le
musée avait déjà le privilège d'être dans la maison natale d'Auguste Escoffier. Que
pouvait apporter de plus cette rénovation ?
Dario dell'Antonia : Quand j'ai accepté
d'assumer la présidence de la fondation Auguste Escoffier, c'est d'abord pour le devoir
de mémoire vis-à-vis de ce très grand cuisinier qui a marqué son temps et, au-delà,
la gastronomie française grâce à son Guide culinaire, qui reste aujourd'hui
encore LA référence. Être dans la maison natale d'Escoffier est logique pour mettre en
valeur les pièces les plus intéressantes. Mais la rénovation était nécessaire pour
redistribuer un peu cet espace qui devenait trop chargé. On a donc repensé l'agencement
du musée pour créer un lieu de réunion, susceptible de recevoir des colloques ou des
conférences. On voulait également mettre en place un centre de recherches, qui propose
aujourd'hui plus de 2 500 références et qui, bientôt, sera doté d'un espace
informatique.
L'Hôtellerie : C'est
donc aussi bien un espace dédié à la gastronomie française, et pas seulement à
Auguste Escoffier ?
Dario dell'Antonia : Effectivement, nous ne
voulions pas faire de cette maison uniquement un lieu de souvenirs. L'hommage est là,
mais Auguste Escoffier était lui-même quelqu'un de progressiste, et il aurait souhaité
aussi mettre en avant la gastronomie d'aujourd'hui. Nous avons donc choisi de rendre
également hommage aux chefs d'aujourd'hui, dans la salle des chefs, où, en plus de la
collection permanente, nous allons présenter de grands cuisiniers du XXIe siècle, comme
Jacques Chibois actuellement. Nous avons par ailleurs voulu inviter les régions
françaises pour créer une animation et faire des rencontres avec les chefs de la région
mise à l'honneur.
Nous avons commencé avec l'Alsace et ce sera ensuite au tour de la Bourgogne. Pour
les chefs, qui sont souvent un peu individualistes, le musée se veut un lieu de
rendez-vous. Mais on s'efforce de s'ouvrir davantage au public et pas seulement aux
aficionados, avec des événements qui font parler de la gastronomie et incitent à venir
au musée, unique en son genre en France. Nous accueillions jusqu'à présent de 6 000 à
7 000 visiteurs, mais nous espérons doubler cette fréquentation.
L'Hôtellerie :
Quels sont les autres rôles de la fondation Auguste Escoffier ?
Dario dell'Antonia : La fondation créée par
Joseph Donon en 1965, pour gérer la maison d'Auguste Escoffier et le musée, uvre
de façon plus globale à toute mise en valeur de la cuisine française. Elle propose
également avec Ifitel des stages de formation continue pour les cuisiniers. Dans le cadre
de l'année de l'Entente cordiale, elle a aussi mis en place en 2004 un jumelage entre des
établissements de formation hôtelière de la région et des écoles hôtelières
anglaises, avec des échanges. Le métier de cuisiner n'a pas toujours malheureusement une
image valorisante pour les jeunes. La période de formation est souvent très mal perçue.
Nous tenons à travailler sur cette image parce que cette profession offre, quoi qu'on en
dise, des possibilités que bien d'autres n'ont pas. zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2870 Hebdo 29 avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE