du 6 mai 2004 |
ÉDITO |
PERSÉVÉRANCE
Encore une fois, comment tordre le cou à la désinformation élevée à la hauteur d'une institution ? Lourde tâche jamais finie, tant est forte aujourd'hui l'emprise des médias qui ne cultivent pas systématiquement les vertus de l'honnêteté intellectuelle. Il est vrai que se contenter d'automatismes dispense de réfléchir. Et comme le règne du prêt-à-penser s'exerce sans nuance ni partage, il est encore plus difficile d'aller à l'encontre des idées reçues. Ce n'est certes pas nouveau, mais ça ne s'améliore pas... Ainsi, à la suite du report de la baisse de la TVA en restauration au début 2006 pour cause de disette budgétaire, la profession a obtenu du gouvernement un plan de 18 mois d'allégements de charges destiné à soutenir l'emploi. Il a suffi de deux ou trois slogans lors de manifestations de chercheurs ou de saltimbanques, dûment repris par la bonne presse toujours prompte à faire régner une implacable police de la pensée, et voilà les restaurateurs montrés du doigt, accusés des plus noires pressions électorales, quand ce n'est pas d'être des nantis grassement entretenus par la collectivité.
Que répondre, alors que les paysans, les cheminots, les hôtesses de l'air, les employés du gaz, les professeurs et combien d'autres n'hésitent pas à défiler, pendant le temps de travail de préférence, à provoquer grèves et paralysies sans aucun scrupule avec bien entendu la déférente bénédiction de la 'grande presse', celle qui dit le vrai et le faux ?
Alors, il est inutile de tenter l'impossible et de plaider sa cause avec la meilleure bonne foi. Mais en expliquant inlassablement ses projets et ses intentions, en choisissant ses interlocuteurs (il en reste d'honnêtes et clairvoyants), en présentant des données incontestables, il y a une chance de faire entendre une voix raisonnée à qui veut bien se donner la peine de véritablement s'informer.
C'est l'objectif de l'action médiatique lancée ces jours-ci par André Daguin, qui entend bien démontrer que le dispositif d'allégements de charges n'a rien d'un 'cadeau', mais correspond à la fois à une nécessité économique et à une volonté renforcée de développement de l'emploi, à la fois par l'accroissement du recrutement et par l'amélioration des salaires. Le président de l'Umih, qui est encore intervenu sur les ondes pendant ce week-end pour réaffirmer sa détermination à conduire en ce sens une authentique modernisation, notamment avec une convention collective au goût du jour, des horaires adaptés et des salaires réévalués, sait combien il en va de l'avenir du secteur.
Il lui reste à faire passer le message dans l'opinion.
Gageons que l'accent rocailleux et le béret pastoral peuvent servir la cause des
restaurateurs autant que de beaux discours.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2871 Hebdo 6 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE