du 6 mai 2004 |
ÉQUIPEMENTS & SERVICES |
PHILIPPE LEBOT, DIRECTEUR GÉNÉRAL
D'ELECTROLUX PROFESSIONNEL
"Nous avons resserré les liens avec notre
réseau de distribution et lancé beaucoup de nouveaux produits"
Propos recueillis par C. Junod
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L'Hôtellerie : Quelles actions ont été menées depuis 2001, année de votre arrivée à la tête d'Electrolux Professionnel France ?
Philippe Lebot : Le groupe a beaucoup travaillé pour devenir une vraie entreprise, avec une même politique d'un pays à l'autre et un système informatique commun pour améliorer la lisibilité du business et optimiser le flux logistique. Le groupe s'est construit par croissance externe, par empilements successifs d'entreprises, avec chacune son bureau de recherche, ses produits, ses outils de fabrication... Certes, cet assemblage fut enrichissant, mais il était important d'optimiser tous ces savoir-faire et de les regrouper sous une entité structurée et des marques lisibles par tous. Aujourd'hui, c'est clair. Derrière chaque marque se déclinent désormais des produits bien différenciés correspondant à chaque segment de marché. Molteni s'adresse à la restauration gastronomique, Electrolux répond aux besoins des cuisines centrales et des collectivités, tandis que Zanussi est le généraliste qui, grâce à ses gammes standard, répond aux attentes des petites et moyennes collectivités, de la restauration commerciale et de l'hôtellerie en général.
Je voudrais également faire savoir qu'Electrolux est le seul constructeur grandes cuisines à être certifié ISO 14001, une norme qui tend à minimiser l'impact industriel sur l'environnement. Il s'agit d'élaborer une analyse environnementale sur les émissions dans l'air, les rejets dans l'eau, la contamination des sols, la gestion des déchets, l'utilisation des matières premières et des ressources naturelles, le tout dans l'objectif de protéger la planète.
L'Hôtellerie : Quelle politique avez-vous instaurée face à votre réseau de distribution ?
Philippe Lebot : Au-delà des marques et des produits, nous avons réalisé un gros travail de formation auprès de nos distributeurs afin d'améliorer le service et la satisfaction du client final. Les produits proposés aujourd'hui possèdent beaucoup de technologie embarquée. Le monde de la grande cuisine n'échappe pas à l'évolution technologique. Que ce soit pour répondre aux impératifs de traçabilité ou de dépannage à distance, les équipements se voient dotés de plus en plus de technologie. Il est donc important que les techniciens soient formés et informés. Nous avons donc mis en place un important dispositif de formation pour les distributeurs afin qu'ils puissent avoir la connaissance, la capacité et la réactivité d'intervenir efficacement auprès de leurs clients. Nous investissons beaucoup sur notre réseau qui compte 110 distributeurs indépendants agréés. Depuis 2001, nous ne réalisons plus qu'exceptionnellement, et seulement en accord avec notre distributeur local, de vente directe. Et pour fluidifier les communications, le groupe a mis à la disposition de tout son réseau un système Intranet qui permet de récupérer les fiches techniques des produits, les supports commerciaux et toutes les documentations qui sont remises à jour en temps réel. En fait, toute la base de données liée aux produits est disponible via ce canal. Très efficace, cet outil permet par ailleurs de visualiser les disponibilités des produits ou des pièces détachées, de passer les commandes et de les suivre de A à Z. Le groupe se positionne comme un facilitateur d'affaires en mettant à la disposition des distributeurs un outil, un service, une connaissance afin qu'ils puissent servir l'utilisateur final dans les meilleures conditions.
L'Hôtellerie : Quel bilan établissez-vous de l'année 2003 ?
Philippe Lebot : Dès mon arrivée à la tête d'Electrolux Professionnel, nous avons décidé de réduire considérablement les ventes directes pour nous focaliser sur notre réseau de distribution. Cette décision n'a pourtant pas eu de répercussions sur le CA qui, cette année-là, a poursuivi sa progression. Progression qui se confirme chaque année, et qui signifie donc que nous avons vendu davantage de produits et pris des parts de marché. Notre chiffre d'affaires (ex-factory) pour 2002 était de 29,5 Me pour passer en 2003 à 30,5 Me. D'ailleurs, selon l'analyste financier britannique Plimsoll, nous sommes passés de la 19e place à la 18e dans la catégorie 'Top 100 cuisines - Leaders du rendement'. Tous ces bons indicateurs sont le résultat de notre politique menée ces dernières années et de la mise en place d'outils et de moyens pour faciliter la productivité et la fluidité logistique. Cependant, il ne faut pas se voiler la face : l'année 2003 ne fut pas facile. Nous avons beaucoup travaillé à resserrer les liens avec notre réseau de distribution et lancé beaucoup de nouveaux produits bien adaptés aux différents besoins de la restauration, dotés de plus de technique, de plus de sécurité et de plus de confort. Par exemple, la gamme 'Active' de Zanussi a été équipée d'un principe de communication pour alerter de la survenue de tout problème. Nous avons également lancé le nouveau concept 'Air-O- System' intégrant cuisson et refroidissement, ainsi que le process 'Air-O-Defrost' qui optimise la phase de décongélation tout en préservant les qualités organoleptiques des produits.
L'Hôtellerie : Quelles perspectives pour 2004 ?
Philippe Lebot : Nous n'avons pas d'inquiétude outre mesure. Cependant, nous restons attentifs aux éléments externes : contexte politique, période électorale ou déficit public sont autant d'éléments qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur notre activité. L'évolution des marchés publics reste également un point d'interrogation. Malgré tout, dans ce contexte incertain, nous n'avons pas de crainte particulière.
La confiance de nos clients, l'évolution de nos gammes de produits et tout ce que nous avons mis en place sont autant d'atouts qui doivent nous permettre de continuer à progresser. Nous restons vigilants et conscients qu'il faut en permanence s'adapter au contexte économico-politique. Philippe Lebot
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L'Hôtellerie Restauration n° 2871 Hebdo 6 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE