du 6 mai 2004 |
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Les allégements de charge : quelle farce ! Les dindons sont plumés, préparez les marrons. Noël est encore loin, pourtant, mais la farce est déjà prête... C'est avec de très nombreuses pointes d'humour (un peu trop souvent ironiques, d'ailleurs) que, dans un grand fracas médiatique, a été annoncée la déjà très fameuse 'baisse des charges' accordée à ces 'ignobles profiteurs' de restaurateurs. J'ai même entendu sur Sud-Radio un 'journaliste' (il ne doit en avoir que le titre...) annoncer qu'avec tout l'argent qu'on allait leur donner, les restaurateurs allaient pouvoir tous rouler en Mercedes, en BMW ou en Audi, histoire de faire plaisir à Gerhard Schröder. Ah, qu'il est facile de médire... Mais si nous faisions plutôt un peu les comptes. (Pour la clarté de la chose, j'ai volontairement arrondi toutes les sommes à 'l'euro juste'). Prenons l'exemple d'un hôtel-restaurant 'moyen' employant 6 personnes en équivalent temps plein, réalisant 400 000 e TTC de chiffre d'affaires dont 40 % en activité hôtelière et 60 % en restauration. Avec la baisse des charges : Son taux de proratisation : (240 000 / 400 000) x 80 % = 0,48 La baisse des charges sera donc de 150 e x 6 salariés x 0,48, soit mensuellement 432 e, et annuellement 5 184 e. Dans le même temps, sa TVA à reverser (hors TVA récupérable) sera de 8 341 e sur son CA à 5,5 % et de 39 331 e sur son CA à 19,6 %, soit un total annuel de 47 672 e de TVA à reverser. En mélangeant les choux et les carottes, ce qui ne se fait pas habituellement en comptabilité, mais se pratique couramment à la fois dans nos marmites et dans la politique politicienne, on peut en conclure que le total annuel donne : 47 672 e 5 184 e = 42 488 e. Dans l'hypothèse (proche ?,
future ?, improbable ?...) où la TVA sur la restauration serait ramenée à 5,5 %, et en
partant du même postulat considérant que l'activité restaurant hors boissons
alcoolisées représente 80 % du chiffre d'affaires restaurant, le bilan aurait été le
suivant : La différence entre les deux calculs laisse apparaître
une somme de 16 271 e au détriment, bien sûr, du professionnel ... D'autant que lorsque l'on détaille la liste des secteurs
d'activité bénéficiant de la baisse des charges, certains secteurs impliqués dans le
dispositif sont pour le moins surprenants. Que viennent faire les discothèques,
cafés-tabacs, débits de boissons, auberges de jeunesse, campings... dans un dispositif
censé aider les restaurateurs à embaucher ? Ce n'est nullement de la jalousie de ma
part, mais j'aimerais seulement comprendre. |
Les visites médicales du travail Permettez moi de vous faire part de mon vécu d'employeur. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2871 Hebdo 6 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE