du 13 mai 2004 |
ACTUALITÉ JURIDIQUE |
< CONTRÔLES SANITAIRES
Viande pourrie, crustacés avariés, produits décongelés et recongelés, assiettes non terminées servies à d'autres clients : la liste est longue et bien peu appétissante des étranges pratiques de deux restaurateurs - le terme est-il encore justifié ? - perpignanais.
Dominique
Achard et Jean-Michel Romeu, gérants du Western Grill, ont donné la nausée à tous ceux
qui sont intervenus dans ce dossier. A commencer par les agents des services de l'hygiène
lors de contrôles aux résultats tout à fait édifiants effectués au mois de mars
dernier.
Le premier, le 3 mars, soulignait de nombreuses fraudes et des procès-verbaux
étaient aussitôt dressés. Mais les dossiers remontaient très vite sur le bureau du
procureur de Perpignan, qui mobilisait différents services et débarquait avec le renfort
de la police dans les locaux du restaurant le 30 mars. Les découvertes étaient d'une
telle gravité, qu'après la période légale de garde à vue, le couple était tout
simplement écroué en attendant son passage devant le tribunal correctionnel, le vendredi
23 avril dernier.
Ce jour-là a eu lieu un grand déballage sur les façons de faire si choquantes de
ce couple. Une affaire qui concerne les services de l'hygiène, bien sûr, mais aussi
l'inspection du travail et l'Urssaf. Deux services rendus curieux par la gestion
administrative et comptable de l'établissement.
En attendant de se prononcer sur ces autres volets, le juge a eu bien du mal à
imaginer un restaurant où l'on ne jetait rien, et où l'on était même capable de
récupérer dans les poubelles des produits aux dates de péremption dépassées depuis
longtemps, des sauces moisies et des assiettes non terminées par les clients. Car ici, on
les complétait avec d'autres restes... et puis voilà !
Mises en examen pour viol, aussi
Le cuisinier qui a dénoncé le comportement de son couple d'employeurs et les 4
serveuses n'étaient d'ailleurs pas plus tranquilles que les clients puisqu'ils prenaient
aussi leurs repas sur place. Résultat, ils étaient également concernés par des soucis
de santé qui auraient pu atteindre de graves proportions au regard du niveau de
pourriture de certains des produits servis, comme l'ont souligné ceux qui ont débarqué
à l'improviste fin mars et fait ouvrir les frigos. Ces 5 employés s'étaient d'ailleurs
portés partie civile et leurs patrons ont été condamnés à leur régler à chacun la
somme de 1 000 e. Mais Dominique Achard et Jean-Michel Romeu ont été plus lourdement
condamnés encore. Deux ans de prison dont 18 mois avec sursis pour elle et 16 pour lui.
Mais leurs démêlés avec la justice sont loin d'être terminés. En effet, au cours des
investigations menées dans le cadre de ce premier dossier, les enquêteurs ont recueilli
divers témoignages aboutissant à des affaires de viols, notamment sur des employées
mineures. Jean-Michel Romeu, dont le comportement a été qualifié de tyrannique, abusait
de sa position de patron pour se laisser aller à des actes d'une extrême gravité au vu
et au su de sa compagne. Une attitude qui vaut donc au couple une mise en examen pour
'viol sur mineures et complicité de viols. Ce qui signifie un passage prochain devant les
assises, cette fois...
J. Bernard zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2872 Hebdo 13 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE