du 8 juillet 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Evalué par le gouvernement à 1,5 milliards deuros et promis par Jean-Pierre Raffarin en février de cette année à la profession en attente de la baisse de la TVA, le plan dallégement de charges est en cours dadoption. Le texte a en effet été adopté en première lecture par lAssemblée nationale le 24 juin dernier, mais il doit être examiné par le Sénat le 15 juillet prochain.
Le dispositif qualifié daide à
lemploi pour les CHR est prévu dans larticle 4 du projet de loi pour le
soutien à la consommation et à linvestissement. Voici ce que prévoit
larticle 4 de ce projet de loi :
Afin dencourager les recrutements dans les
hôtels, cafés et restaurants, une aide à lemploi financée par lEtat et
versée par les organismes dassurance chômage est mise en place à titre
temporaire. Le contrôle du dispositif est assuré par ces mêmes organismes.
Deux aides sont prévues, dont le droit est ouvert du 1er juillet 2004 au 31 décembre
2005 :
Dune part dune aide versée à lemployeur égale au produit de
leffectif salarié équivalent temps plein bénéficiant dun salaire de base
hors avantage en nature supérieur au Smic par un montant forfaitaire modulé en fonction
de la part du chiffres daffaires qui résulte de lactivité de restauration
sur place, hors boissons alcoolisées ;
Dautre part dune aide spécifique au travailleur non salarié dont le conjoint
collaborateur est inscrit au registre
du commerce comme conjoint collaborateur et dont les cotisations dassurance
vieillesse volontaire sont prises en charges par le travailleur non salarié. Le montant
de cette aide sera fixé par décret à la moitié des cotisations minimales (retraite de
base, retraite complémentaire obligatoire, invalidité-décès) dues par un conjoint
collaborateur.
Un décret précisera les conditions et les modalités
dapplication de ce dispositif.
Le texte rappelle bien quil sagit dun dispositif transitoire qui ne
sappliquera que pendant 18 mois, soit du 1er juillet 2004 au 31 décembre 2005. Les
modalités précises ainsi que les montants de laide à lemploi dont pourront
bénéficier les CHR seront définis par un décret. Dans la mesure où le dispositif est
en théorie applicable à compter du 1er juillet 2004, le décret devra prévoir la
rétroactivité de cette mesure. Mais pour bénéficier de cette rétroactivité, les
employeurs devront à partir du 1er juillet avoir renoncé au Smic hôtelier avec la déduction de la demi-nourriture dans le
salaire de base pour appliquer le Smic de droit commun, soit le taux horaire du Smic
multiplié par la durée du travail applicable dans lentreprise, auquel on ajoute
les avantages en nature-nourriture.
Une aide mieux répartie entre les hôteliers et
les restaurateurs
Le dispositif annoncé par Jean-Pierre Raffarin avait fait lobjet de négociations
entre le gouvernement et la profession qui, dans une lettre dintention,
sétait engagée à lépoque à inciter la profession à répercuter une
partie de cet allégement de charges aux salariés et sengageait aussi à créer 40
000 emplois quand elle obtiendrait la baisse de TVA. Suite aux élections régionales et
au remaniement ministériel, Nicolas Sarkozy, alors ministre de lEconomie, des
Finances et de lIndustrie, maintient les engagements du Premier ministre vis-à-vis
de la profession, mais attend en contrepartie des engagements fermes et précis du
secteur. Il ira même jusquà les proposer. Dans une lettre adressée à lUmih dans un premier temps, il
annoncera à la profession quil entend lier le dispositif dallégement de
charges à la suppression du Smic hôtelier.
Mais la profession fera valoir que le dispositif initial
prévoyait un allégement forfaitaire de charges de 120 e pour les restaurateurs, alors
que les hôteliers ne percevraient que 30 e et que la suppression du Smic hôtelier
coûterait énormément à ces derniers. Cest la raison pour laquelle, dans les
groupes de travail mis en place entre les représentants syndicaux des organisations
patronales et les conseillers techniques de Nicolas Sarkozy, il a été mis en place un
autre dispositif qui répartit différemment le montant de laide entre les
différents secteurs de la profession mais, surtout, tient compte de la suppression du
Smic hôtelier dans les entreprises.
La nouvelle base de calcul est maintenant de 143 e (contre 150 e auparavant). Toutes les
entreprises et ce, quelle que soit leur activité (café, hôtel, restaurant), pourront
bénéficier de cette aide à
lemploi dans son montant forfaitaire maximum, désormais fixé à 114,40 e, à la
seule condition dappliquer le Smic de droit commun et par conséquent de renoncer à
lapplication du Smic hôtelier.
Quant aux salariés payés au-dessus du Smic, les
entreprises pourront aussi bénéficier dune aide, mais qui dépendra de
lactivité de lentreprise. Les hôtels de tourisme sans restaurant pourront
bénéficier dune aide de 25,70 e ; pour les hôtels de tourisme avec restaurant,
elle sera de 57,20 e ; pour les hôtels de préfecture, elle sera de 19,40 e ; pour les
débits de boissons, elle sera de 71,50 e ; pour les restaurants, elle reste à 114,40 e,
y compris pour les salariés payés au-dessus du Smic.
Il convient malgré tout dêtre prudent avec ces
chiffres, qui sont une base sur laquelle se sont mis daccord les organisations
syndicales patronales et les services de Nicolas Sarkozy, et dattendre la
confirmation du dispositif dans un amendement à la loi, puis dans un décret à venir. zzz66f
P. C.
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