du 8 juillet 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Projet daccord dans les CHR
LUmih et le GNC ont signé avec trois syndicats salariés (CFTC, CGC et FO) jeudi 1er juillet les grandes lignes du projet davenant à la convention collective qui doit donner lieu à un accord définitif qui sera entériné et signé mardi 13 juillet prochain. La profession peut continuer à travailler sur la base de 39 heures mais, en contrepartie, elle supprime le Smic hôtelier, accorde une semaine de congés supplémentaire et deux jours fériés, et met en place un régime de prévoyance.
Le projet daccord conclu entre lUmih et
le GNC avec 3 syndicats salariés nest pas passé inaperçu, linformation
ayant largement été relayée dans la presse écrite et dans les journaux télévisés.
Mais le projet définitif doit être encore signé par les partenaires sociaux mardi
prochain. Même si Bernard Luminet, représentant de la CGC, déclare être fier
davoir signé cet accord dans la profession, il reconnaît que sans le
coup de pouce et la pression exercée par les ministères des Finances et du Travail sur
les employeurs, rien naurait été possible : il nen reste pas moins
prudent. En effet, mardi 6 juillet au matin, les 3 organisations salariées ont fait une
déclaration commune dans laquelle elles annoncent : Nous voulons rappeler
également aux organisations patronales signataires que ce relevé de
décisions devient caduc le 13 juillet au soir, et quà la moindre filouterie
de dernière minute, à la moindre virgule de travers dans le texte définitif qui
dénaturerait notre accord sur le fond, ils assumeront toutes les conséquences de notre
retrait.
Pour André Daguin, président de lUmih, la signature
de cet accord a pour premier objectif de clarifier la situation des entreprises des CHR
sur trois problèmes principaux, qui étaient en suspens. La durée du travail est
désormais fixée à 39 heures dans les CHR, il faut rappeler que le décret qui fixait
cette durée dérogatoire pour la profession doit prendre fin au 31 décembre 2004. Nous
avons donc confirmé cette durée du travail pour la profession. Nous avons réglé le
problème du travail de nuit en le définissant, ce qui permettra à tous les hôtels de
cesser dêtre en infraction en faisant travailler ces veilleurs plus que ce
quautorise la loi et qui nétait pas adapté à nos entreprises. Nous avons
aussi réglé le problème du temps partiel en adaptant ce type de contrat à la
spécificité de nos métiers et pour permettre davoir une coupure de 5 heures au lieu de 2 heures. Ensuite,
il faut faire attention aux effets dannonce : quand on parle dune augmentation
de salaire de 11 %, il faut rappeler que laugmentation du Smic était déjà de 5,8
%, et en supprimant le Smic hôtelier cela correspond à une augmentation supplémentaire
de 5,2 %. On ne peut pas vouloir continuer à faire travailler nos salariés sur la base
de 39 heures sans les payer en conséquence. On ne peut pas se plaindre de ne pas trouver
de salariés sans rien faire pour rendre la profession plus attractive.
Une partie des organisations patronales très
mécontentes
La CPIH, la Fagiht et le Synhorcat avaient présenté en commun leur propre texte
lors de la mixte paritaire, mais celui-ci na pas retenu lattention des
syndicats salariés. En raison des propositions faites de part et dautre quils
jugeaient déraisonnables, ils ont quitté rapidement la table des négociations. Pour
Didier
Chenet, président du Synhorcat, il
sagit dun accord injuste. De nombreuses petites entreprises ne pourront
pas suivre et vont disparaître. Les allégements de charges ne pourront pas couvrir en
totalité ces coûts supplémentaires pour les entreprises. Ces mesures vont représenter
une augmentation de la masse salariale de 8 à 10 % : les allégements de charges ne
compenseront pas cette hausse et cela se traduira par une perte de 3 à 4 point de marge
nette. Quand on regarde la rentabilité de nos entreprises et ce quelles laissent en
marge nette
attention danger ! Si le texte est confirmé, nous nous opposerons à
son extension, conclut-il.
Quant à Jacques Jond, président de la Fagiht, il dénonce
la politique de surenchère pratiquée par les syndicats salariés : Nous
étions prêts à accepter la suppression du Smic hôtelier, ce qui représentait une
augmentation de 11 % pour 40 % des salariés, mais nous ne voulions pas donner plus de 2
à 3 jours de congés en plus. Cet
accord va profiter uniquement aux salariés, au détriment des entreprises. 21 % des
hôtels saisonniers ont disparu depuis 10 ans, et cet accord va accélérer le
processus. Pour Jean-François Girault, les petites entreprises vont avoir
rapidement des problèmes. En effet, cet accord va être applicable dès lannée
prochaine avec les congés payés, alors que le dispositif daide à lemploi
prendra fin au 31 décembre 2005.
de même chez les salariés
Ce projet est loin de faire lunanimité chez les
salariés, la CDFT et la CGT ayant elles aussi, un peu plus tard dans la soirée, quitté
la table des négociations et refusé de valider ce projet. Pour la CFDT, ce texte,
même sil comporte des acquis tels que labandon du Smic hôtelier et la mise
en place dun régime de prévoyance, laisse encore beaucoup de zones dombre
qui pourraient se traduire par des inégalités de traitement entre les salariés.
P. C.
Les principales dispositions qui ont été négociées
< Confirmation de la durée du travail à 39 heures dans les CHR < Suppression du Smic hôtelier < Une semaine de congés payés supplémentaires < Deux jours fériés supplémentaires < Majoration pour le travail de nuit < Mise en place dun régime de prévoyance à 0,80 % < Disposition sur le temps partiel < Définition des trois catégories de cadres |
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