du 22 juillet 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Avenant à la convention collective des CHR
LUmih et le GNC attendaient la confirmation de la pérennité de la prime à lemploi jusquà lobtention de la baisse de la TVA pour la restauration. Cest chose faite. Nicolas Sarkozy a confirmé devant le Sénat la prorogation de cette prime jusquà lobtention de la baisse de la TVA.
Larticle
4 du projet de loi de soutien à la consommation et à linvestissement qui prévoit
la prime à lemploi dans les cafés, hôtels, restaurants a été adopté par le
Sénat jeudi 15 juillet. A cette occasion, Nicolas Sarkozy, ministre des Finances, de
lEconomie et du Budget, venu défendre son projet de loi, a confirmé que
cette aide est conçue dans la perspective dune baisse de la TVA le 1er
janvier 2006, sinon elle sera prolongée, pour éviter un marché de dupes qui remette une
fois encore en cause la parole de lEtat.
Pour lUmih, il sagissait dune confirmation de la pérennisation de
laide que cette organisation demandait pour signer laccord. En effet, le
projet de loi prévoit clairement que cette prime à lemploi est prévue pour une
période de 18 mois, soit du 1er juillet 2004 jusquau 31 décembre 2005. LUmih
considère que le gouvernement sest engagé à prolonger celle-ci dans
lhypothèse où il ne parviendrait pas à convaincre ses 25 partenaires européens
de baisser la TVA en restauration pour lannée 2006.
Nous avons entendu et lu dans le compte rendu des débats au Sénat des propos qui
nous permettent dannoncer que nous signerons jeudi 22 juillet cet accord,
déclare André Daguin, qui malgré tout, désire une confirmation écrite par courrier,
afin, précise-t-il, dêtre plus persuasif vis-à-vis dun ou deux
syndicats patronaux qui se décideraient au vu de ce document et viendraient nous
rejoindre dans cette signature.
LUmih défend sa position
Mais cet accord fortement décrié est loin de faire lunanimité parmi les
organisations patronales et les syndicats salariés. Je considère que cet accord
est le meilleur possible. Il est entre bon et très bon puisquil nous met à 39
heures alors que sil ny avait pas cet accord, rien ne nous garantit que nous
aurions pu y rester. Et à supposer que le gouvernement nous aurait fait un décret, ce décret aurait été attaquable, et un syndicat
laurait attaqué, déclare André Daguin. En effet, la durée du travail dans
le secteur des CHR est fixée à 39 heures par un décret de décembre 2002. Cependant, ce
décret ne fixe cette durée du travail que jusquen décembre 2005. Au-delà de
cette date, le gouvernement avait renvoyé la fixation de la durée du travail dans la
branche aux négociations entre les partenaires sociaux.
Nous avons aussi réglé le problème du travail de
nuit et des heures supplémentaires. Je ne sais pas si ceux qui sont contre cet accord ont
bien mesuré toutes les conséquences. Cela veut dire que chez nous, on va commencer à
payer les heures supplémentaires plein pot à partir de la 48e heure. En plus, on donne
cette prévoyance qui est promise depuis 1997, date de la signature de la convention
collective. Il était temps quon le fasse. On a rétabli un climat de confiance avec
les syndicats salariés, qui fait que lon va bien travailler ensemble pour
lessor et la modernité du secteur.
Quant aux réactions tant des autres organisations patronales que des professionnels
eux-mêmes, qui ont vivement manifesté leur opposition, le président de lUmih
répond : Quand on est président dun syndicat, on a des devoirs. Mon devoir,
cest dindiquer la route. Je sais que cest la bonne route, ce nest
pas parce que certains se mettent à hurler quil faut sarrêter. Certains
nont pas compris la portée de cet accord. Mais quand leur comptable va faire leurs
fiches de paie, ils vont comprendre tout de suite quil ny avait pas
dautres moyens, que cet accord va sauver les petits. Parce que si lon
navait pas signé cet accord, les gros et les chaînes auraient écrémé les
meilleurs salariés avec des conditions de travail meilleures, et les petits auraient
été séchés, complètement séchés. Je rappelle que nous avons obtenu le principe de
non-cumul des jours dans cet accord.
Cest-à-dire que les employeurs qui donnent déjà au-delà des 6 conventionnels que
nous donnons nen donnent pas davantage.
Peut-être rejoint par la CPIH et la CFDT
Si lannonce de la pérennisation des charges tendrait à faire basculer
Jean-François Girault, président de la CPIH, dans le camp des signataires, la décision
de cette organisation patronale ne sera de toute façon pas prise avant mardi prochain.
Cest le 27 juillet en effet que doit se réunir le bureau confédéral élargi aux
présidents de région et de département. Cest le bureau qui, après avoir
examiné en détail le projet, votera et décidera ou non de la signature du texte,
précise Jean-François Girault.
La CFDT, qui nest plus aussi totalement opposée à la signature de ce texte,
réserve malgré tout sa réponse jusquà mardi 27 juillet, où elle va consulter
ses équipes du secteur CHR et prendra sa décision.
Mais toujours une forte opposition de la CGT, de
la Fagiht et du Synhorcat
La CGT maintient sa position de refus de signature de laccord. Nous refusons
de signer un accord qui est largement financé au détriment de notre système de
protection sociale. Lenveloppe de 1,5 milliard accordée à la profession
représente 10 % du déficit de la Sécurité sociale. En outre, une large majorité des
salariés ne vont pas bénéficier des mesures annoncées, comme laugmentation de
salaire de 11 % qui ne concernera que 40 % des salariés au Smic, et en labsence
dune revalorisation de la grille de salaires, tous les salaires intermédiaires vont
voler en éclats pour être ramenés vers le bas. Laccord maintient la durée du
travail à 39 heures avec une majoration de 15 % seulement pour les 4 premières
heures.
Fort de la position unanime de ses adhérents, des nombreux témoignages de soutien reçus
des professionnels et du soutien de la Fagiht qui est elle aussi fortement opposée à
loctroi de ces 6 jours de congés, le Synhorcat réaffirme sa détermination pour
empêcher une signature de cet accord quil juge injuste et inéquitable. Justifiant
son rejet de laccord, le Synhorcat estime que le plan dallégement de
charges dont le coût présenté à lAssemblée nationale a été ramené à 1,2
milliard deuros, même sil est reconnu comme pérenne, ne permettra pas de
financer lensemble des mesures prévues dans laccord.
Pour Didier Chenet, président du Synhorcat, loin daider les entreprises, ces
mesures se traduiront par une augmentation globale estimé entre 3,5 et 4 % de la masse
salariale totale pour les PME du secteur, qui seules devront fournir les plus gros
efforts. Lattitude de lUmih et du GNC dans ces négociations démontre leur
totale indifférence, voire leur mépris à légard de lopinion générale
exprimée par les professionnels du secteur, qui dans leur majorité rejettent
laccord.
P. Carbillet zzz66f
Que pensent les
professionnels de cet accord ? Dans le cadre du projet daccord, le Synhorcat a mandaté une
société détudes, Opinion Way, pour mener un sondage entre le 9 et le 12 juillet
auprès des responsables et gérants du secteur, afin de connaître leur position sur
linstauration dune 6e semaine de congés payés dans le secteur. Nous vous
proposons les principales conclusions de cette enquête. Quant à limpact économique de cette
mesure sur leur entreprise, les professionnels ne sont pas optimistes. Vous pouvez retrouver lintégralité des résultats de létude sur le site www.synhorcat.com |
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