Bruits de couloir : la réforme des normes hôtelières
Les syndicats hôteliers sont sur des charbons ardents : ils travaillent nuit et jour sur la réforme des normes hôtelières et adressent à leurs adhérents des questionnaires parce qu’ils veulent « agir au mieux de leurs intérêts » (cf : Questionnaire réforme hôtelière envoyé par le Synhorcat à ses adhérents). En moins de 20 questions, le Synhorcat espère se faire une idée de ce que pensent les hôteliers adhérents à propos de cette réforme. L’idée est intéressante mais n’aurait-il pas mieux valu interroger la clientèle puisqu’il est question d’identifier un standard de confort/qualité, une prestation ?
Nous prenons le chemin d’une vraie fausse réforme car les bribes qui filtrent à travers ce questionnaire montrent bien que l’on s’oriente vers une nouvelle bataille de m2 de surface chambre et non vers la mise en place de vrais standards de qualité dictés par les aspirations de nos clients utilisateurs de nos chambres et qui permettraient d’obtenir un classement digne de ce nom.
Non, demain, les clients, devront se contenter de ce qu’ils trouveront dans nos merveilleux hôtels français. C’est en tout cas ce que ce questionnaire laisse envisager. Les clients, eux, risquent d’être encore plus perplexes face à un 2, un 3 ou un 4 étoiles car ce n’est pas les propositions qui s’annoncent - vues les questions posées - qui vont régler le problème de l’identification de la prestation par le client. Seul le prix de la prestation risque encore de prévaloir.
Il faut noter que seule la proposition pour une nouvelle catégorie 5 étoiles montre un peu d’ambition et semble être placée au-dessus du lot avec 40% des chambres qui pourraient avoir plus de 35 m2 salle de bains comprises et qui offrirait un room-service 24H/24 !
Pour le reste, et toujours si l’on se fie aux questions posées, les surfaces des chambres en 1 et 2 étoiles ne devraient pas faire l’objet de changement (n’oublions pas que Formule 1 a déjà entrepris ses chantiers de rénovation) et les 3 étoiles pourraient bénéficier d’une « tolérance » de 10% sur la surface du module chambre + salles de bains pour un maximum de 15% du nombre de chambres de l’établissement… Côté salle de bains, il n’y aurait pas d’exigence pour les 1 étoile – ici l’ambition pour notre hôtellerie économique serait le grand retour de la douche commune et des toilettes sur le palier – et les salles de bains privées ne seraient obligatoires à 100% que dans la catégorie 3 étoiles (75% uniquement en 2 étoiles).
Enfin, le Synhorcat demande si on serait d’accord pour que le référentiel soit réadapté tous les 5 ans pour tenir compte des évolutions technologiques et pour que le classement prenne en compte des critères de qualité (propreté, accueil, information…).
Qui jugera de ces critères ? Personne ne le sait pour le moment mais une chose est sûre, c’est que ce ne sera pas le client !
Finalement, à la première question posée dans ce questionnaire : êtes-vous d’accord pour que le classement soit obligatoire ne faudrait-il pas répondre : NON ?
Hôteliers, chers collègues, réjouissez-vous, nous allons sortir du Moyen-âge pour rentrer dans le siècle des lumières. Quant au XXIème siècle c’est tout simplement pour l’instant de la science fiction à moins que le Ministère fasse pour une fois preuve de bon sens et ne cherche pas à se défausser en laissant les syndicats faire n’importe quoi ! L’espoir fait vivre…
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La Guêpe |
mardi 19 février 2008