“En 2010, on s’était installé en une nuit pour garder ouvert le restaurant lâché par l’exploitant en concession. Et là, alors que nous savons depuis mi-décembre qui nous remplace, l’établissement est toujours fermé ”, ironise Dominique Dautin, concessionnaire jusqu’au 31 décembre du Téléférique, restaurant dont la terrasse panoramique de 350 m2 surplombe Grenoble (Isère). La Régie du téléphérique de Grenoble-Bastille, propriétaire de l’établissement, a en effet préféré à sa candidature celle d’O2, structure portée par trois professionnels grenoblois qui souhaitent rester anonymes. “J’avais pourtant un projet de renouvellement de notre offre de restauration et de nouveaux investissements avec notamment l’installation de panneaux solaires”, assure Dominique Dautin, qui dit avoir investi 300 000 € dans le restaurant depuis 2011. La nouvelle concession d’occupation (cinq ans + deux renouvelables) devait commencer le 16 janvier, soit pendant le mois de fermeture annuelle de l’établissement. Sauf qu’O2 n’a pas signé la convention.
Les salariés ne sont plus payés depuis décembre
“Nous avons deux problèmes majeurs : l’impérieuse nécessité de remettre aux normes l’établissement, soit un chantier d’au moins deux mois de travaux, et celui de la reprise des salariés. Quel responsable d’entreprise serait assez fou pour salarier huit personnes alors qu’il ne peut pas les faire travailler ?”, explique l’un des trois fondateurs d’O2. Leur demande ? Que la Régie finance les travaux nécessaires, qu’elle révise ses exigences financières pour contrebalancer le manque à gagner dû au report de la date d’ouverture et qu’elle prenne à sa charge les salaires le temps du chantier.
Des négociations sont en cours mais pour le personnel, chacun se renvoie la balle. L’ancien concessionnaire renvoie le personnel vers O2, qui, même s’il n’a pas signé le contrat d’occupation du lieu, en aurait la charge du fait du choix de sa candidature par la Régie. Et O2 se reporte vers la Régie qui dit ne rien pouvoir faire. Les salariés sont très inquiets. Lorsque 2 février, à l’issue de leurs congés annuels, ils ont voulu reprendre leur service : le restaurant était fermé mais le site internet du Téléférique indiquait qu’il allait rouvrir début mars avec une nouvelle équipe. Depuis l’information a disparu. Et les salariés restent sans nouvelles. Non payés depuis fin décembre, ils somment désormais les parties de prendre leurs responsabilités.
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Publié par Nathalie RUFFIER