Ce fut pendant plusieurs années, jusqu'à son départ précipité pour Shanghai, le terrain d'expression gourmande de Nicolas Le Bec qui avait donné son nom à cet ancien entrepôt de 2 000 m2 en bord de Saône, où il avait créé brasserie, bar à vins, boulangerie-pâtisserie et restaurant gastronomique intime.
À la fin de l'été, Christian Têtedoie, Meilleur ouvrier de France, assurait la continuité après le départ du créateur. Mais en rupture avec ses "complices de reprise", il jetait assez vite l'éponge ne s'impliquant plus dans un espace rebaptisé Les Salins puisque ce fut, jadis, le repère des Salins du Midi.
Jamais deux sans trois donc puisque le 20 mars dernier, le groupe Cardinal, acteur majeur de ce nouveau quartier de Lyon au-delà des voûtes de Perrache, qui se portait acquéreur du lieu avec l'envie - dixit Jean-Christophe Larose, président du groupe - "d'affirmer sa volonté de préserver la dynamique du territoire".
Deux étapes
En fait, cette 'appropriation' se fera en deux étapes. La première jusqu'en juillet 2013 doit permettre au nouveau chef Julien Ducoté de se mettre en place, d'aménager les terrasses et la petite place à proximité du fleuve, de mettre en place une carte de cocktails et de développer le brunch dominical. Pour la seconde - à partir de septembre 2013 et en concordance avec la Biennale d'art contemporain qui se tient à proximité -, la nouvelle stratégie et le positionnement marketing seront définis, les espaces de cuisine réaménagées, le nouveau mobilier et la nouvelle décoration seront en place avec, en particulier, la création d'une passerelle aérienne.
Si le groupe s'appuie sur le consultant Frédéric Berthod, ancien des brasseries Bocuse et impliqué à Lyon dans 33 Cité et 33 TNP (avec Mathieu Viannay et Christophe Marguin), il va pouvoir compter sur Julien Ducoté pour diriger les cuisines. Natif de Saône-et-Loire et passé lui aussi par les brasseries Bocuse avant d'être chef chez Michel Rostang puis à son propre compte à Boulogne-sur-Seine - où son Ducoté Cuisine fut étoilé par le guide Michelin en 2009 -, il retrouve sa région d'origine. Il sait que rien ne sera facile mais ce chef de 35 ans a fait sienne cette vérité de Dagur Karl : "Grandir, c'est trouver le bon équilibre entre responsabilité et envie". Et nul ne doute que les Lyonnais avide de découvertes reprendront le chemin des Salins.
Publié par Jean-François MESPLÈDE
mercredi 5 juin 2013