Après l’électroménager ou l’immobilier, l’affichage environnemental sera bientôt obligatoire dans le secteur de l’hôtellerie. Ce système, lancé dès 2017 auprès d’hôtels volontaires, permet d’afficher clairement l’empreinte environnementale d’une nuit avec petit déjeuner dans un établissement. Concrètement, quatre indicateurs environnementaux sont renseignés et déterminent une note globale entre A et E (A étant la meilleure note) : les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau, la consommation de ressources non renouvelables, ainsi que la part des produits bio ou écolabellisés dans les approvisionnements de l’hôtel. Les établissements doivent soumettre à Betterfly Tourism, seul organisme accrédité par l’Ademe (l'Agence de transition écologique), leurs pratiques et leurs données : factures d’énergie et d’eau, récapitulatifs d’achats des consommables (alimentaires, produits d’accueil et d’entretien, textile), blanchisserie…
“Pour une enseigne engagée comme la nôtre, qui fait attention à ses consommations énergétiques et à ses fournisseurs, c’est relativement simple à mettre en place, et plus léger qu’un bilan carbone”, juge Emmanuel Petit, fondateur de la chaîne d’hôtels économiques et écologiques Eklo. Décernée pour une durée de cinq ans, l’étiquette environnementale invite les hôtels à s’engager sur des actions à mettre en œuvre pour s’améliorer dans le temps. Elle peut d’ailleurs favoriser la réduction des impacts environnementaux “jusqu’à 20 % en trois ans” d’après Hubert Vendeville, créateur de Betterfly Tourism.
Un outil de communication
Facilement identifiable, l’affichage environnemental permet de communiquer et valoriser son engagement auprès des clients, que ce soit dans l’hôtel, sur les réseaux sociaux ou sur les sites de réservation en ligne. “L’Écoscore, c’est parlant. Depuis le covid, les clients se montrent de plus en plus sensibles à ces problématiques, nos salariés aussi. Il y a une prise de conscience de l’impact environnemental du tourisme et des hôtels, et cet affichage peut apporter une clientèle supplémentaire”, estime Emmanuel Petit, dont tous les établissements affichent un A. La clientèle entreprise ou grands événements doit, quant à elle, “rendre des comptes sur son impact carbone”, note Hubert Vendeville.
1 € économisé par nuitée
Selon ce dernier, l’affichage engendre des économies dès la première année (“en moyenne 1 € par nuitée”). C’est un “outil de pilotage” et “une façon d’avoir des ratios de performance pour se comparer aux autres hôtels”. “L’affichage peut aussi servir d’outil de mesure extra-financier, notamment auprès des fonds d’investissement, ou de levier pour obtenir des emprunts à taux bonifiés ou des subventions”, poursuit-il. À l’avenir, ces notations “pourraient même influencer les prix dans l’hôtellerie”. Et de rappeler que “les Écoscores influencent de plus en plus les coûts d’achat et des loyers dans l’immobilier”.
Publié par Violaine BRISSART