L’Hôtellerie Restauration : Les organisations professionnelles se disent déçues par le plan de relance. Que leur répondez-vous ?
Alain Griset : Il ne faut pas avoir une vision court terme même si je comprends parfaitement l’inquiétude des chefs d’entreprise. Les organisations professionnelles le savent, ce qui a été mis en place par la France est unique. Regardons autour de nous, il n’existe pas d’accompagnement aussi fort ailleurs en Europe. Bruno Le Maire a depuis le début fait le choix de préserver l’entreprise et l’emploi. Des dispositifs spécifiques ont été mis en place pour les cafés, les hôtels et les restaurants avec, parmi les derniers créés, le PGE saison. Des mesures que nous continuons d’adapter au fur et à mesure de la situation.
Pensez-vous que des solutions pour les loyers pourront être trouvées ?
Effectivement, la question des loyers est importante. Des discussions ont pu aboutir avec les grands bailleurs, les collectivités et les concessionnaires ont également fait des efforts et le fonds de solidarité a un deuxième étage conçu pour couvrir les charges fixes des entreprises. Mais des difficultés peuvent demeurer, c’est vrai. Et dans le même temps, comment dire à un particulier bailleur dont les 700 ou 800 € de loyer sont les principaux revenus ou la seule retraite de s’en passer ? C’est un sujet extrêmement complexe. Avant que j’arrive à Bercy, une médiation a été organisée, en complément des aides du fonds de solidarité. Nous restons mobilisés sur ce dossier.
Et pour les assureurs ?
Concernant les pertes d’exploitation, je me suis exprimé sur ce dossier avant d’être ministre et je confirme ma position. On a eu le sentiment que les assureurs n’ont pas assez joué le jeu vis-à-vis des entreprises, même si des avancées, en fonction des contrats, ont pu avoir lieu. La profession a pris des engagements vis-à-vis des pouvoirs publics.
Que dites-vous aux chefs d’entreprises inquiets pour la fin de l’année ?
Des outils ont été mis en place par le Gouvernement et il faut que les entreprises les utilisent. Les organisations professionnelles ont, je pense, la puissance nécessaire à inciter leurs collègues à aller chercher cet argent disponible. Le PGE comme le fonds de solidarité ont été faits pour combler les manques de trésorerie des TPE et des PME. Le niveau 2 du fonds de solidarité permet aux entreprises CHR d’obtenir jusqu’à 10 000 €. Seulement 30 500 entreprises dont 9 000 du secteur CHR l’ont demandé. Elles ont jusqu’au 15 octobre pour le faire, qu’elles n’attendent pas. De mon point de vue, à ce jour, les outils existants doivent permettre de tenir.
Revenons sur le plan de relance, pensez-vous vraiment que les CHR en sont exclus ?
France Relance se projette dans l’avenir, jusqu’en 2030. Il a avant tout pour objet l’après-Covid. Au sein de ce plan, 25 milliards seront alloués en direct aux TPE et aux PME, mais ce montant avec les effets indirects montera à 40 milliards. N’oublions pas que tout ce qui est mis en faveur de l’emploi des jeunes, de la transition énergétique ou du numérique concernent aussi les entreprises des CHR. Après, il faut que le chef d’entreprise s’empare de ce qui lui sera le plus utile. L’objectif du Gouvernement est que 30 % des fonds alloués au plan de relance soient décaissés en 2021. À côté du plan de relance, je suis favorable un plan de décomplexification, j’utilise volontairement ce terme Nous allons regarder attentivement les propositions faites par les organisations professionnelles pour améliorer l’environnement global de l’entreprise. Et je reste totalement disponible et à l’écoute des représentants de ce secteur.
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Publié par Sylvie SOUBES