“Construire un hôtel en bord d’autoroute représente un investissement de 2 à 3 millions d’euros, alors que les concessions accordées par les exploitants sont passées de 30 à 15 ans. Comment, sur une si courte période, avoir la garantie de rentabiliser son investissement ? C’est ce qui explique peut-être la disparition d’établissements comme le Mercure de l’aire de Cœur des Hauts-de-France sur la très passante autoroute A1. Une fermeture qui m’a stupéfié”, explique Georges Gouttes, ancien président des hôteliers et restaurateurs d’autoroute. S’il a démissionné de son poste en 2017, il exploite toujours deux enseignes sur l’autoroute A61, l’hôtel la Couchée, rebaptisé Fasthotel en 2012, et le restaurant la Dinée, tous deux sur l’aire de Port-Lauragais en Haute-Garonne.
Fermé pendant le confinement cet hôtel de 42 chambres (60 € la nuit en moyenne) a repris en juin sa success-story dans un contexte pourtant dégradé par le Covid. “Par rapport à l’année dernière, nous avons perdu 8 % de clientèle mais le mois de juillet est très bon. Cela s’explique par une clientèle fidèle, issue à 99 % de la fréquentation de l’autoroute. Nous bénéficions surtout d’un environnement rare puisque nous sommes dans un parc arboré de 25 hectares au bord du canal du Midi”, rappelle l’entrepreneur, âgé de 70 ans, avocat à la retraite qui a repris en 2008 les affaires hôtelières fondées par sa mère en 1983. “Dans les années 1980, les compagnies d’autoroute avaient bien compris que la présence d’indépendants au bord de leurs axes était une pression salvatrice, en qualité et en motivation, exercée sur les grands groupes. Aujourd’hui, tout est normé alors que les clients attendent de la personnalisation !”
Près d’une fermeture par an depuis vingt ans
Depuis 2000, 17 hôtels ont fermé sur les 7 600 km d’autoroutes concédées à des sociétés privées en France. Les 26 hôtels en activité en 2000 étaient, pour la plupart, installés sur les axes des vacances, à l’instar du Mercure 3 étoiles de l’aire de Lançon, en Provence, sur l’autoroute A7, qui a baissé son rideau en 2011. Aujourd’hui, il ne resterait qu’un unique hôtel sur l’A10 contre 25 stations-service et 50 restaurants, selon une information de Vinci reprise par France 3.
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Publié par Francois PONT