Le 13 mai dernier, au volant de son camion jaune baptisé Chez René, Benoît Lavalade prenait la route et voyait ainsi son projet de food truck (ou plus exactement de "bistrot avec des roues") se concrétiser.
À 37 ans, cet ancien élève du lycée Jean Monnet de Limoges a d'abord enchaîné les saisons avant de créer Pick'up, une entreprise de traiteur spécialisée dans l'évènementiel. Décidé à se lancer dans un nouveau projet professionnel, Benoît Lavalade s'est positionné sur le segment de la restauration rapide. "Cette restauration est adaptée aux nouveaux modes de vie. Manger rapidement, au bureau ou dans la rue, n'exige en rien que l'on sacrifie la qualité des produits et une certaine exigence gastronomique." Il propose des recettes originales comme des Boulettes de pied de cochon ou le Veau chaud, le hot-dog revisité par Yannick Alléno, que Benoît Lavalade réalise avec l'accord du chef 3 étoiles Michelin.
Benoît Lavalade a investi 115 000 € dans l'aménagement de son camion refait à neuf et la création d'un laboratoire. "Tout ce qui est vendu dans le camion, même le pain, est fabriqué dans mon labo à partir de produits frais et locaux achetés pour la grande majorité d'entre eux à Saveurs Fermières, un point de vente collectif des productions d'agriculteurs de la région."
Trouver sa place
Pour autant Benoît Lavalade se positionne sur des tarifs abordables. Ses plats sont vendus entre 4,50 € et 8 €, les desserts aux alentours de 3 €. "Les gens aiment ce côté à la fois urbain, moderne du food truck et la volonté de conserver l'esprit authentique et convivial d'un bistrot."
Reste au chef d'entreprise à résoudre un problème, et de taille, celui de l'emplacement. "Pour l'instant, je me cantonne à trouver une place dans les zones périphériques de Limoges à midi et m'installer sur les places des villages qui veulent bien m'accueillir le soir", explique Benoît Lavalade qui regrette de ne pouvoir s'installer sur certains espaces du centre-ville de Limoges ou à proximité des parcs publics.
Comme dans d'autres villes, les camions ont parfois du mal à obtenir les autorisations auprès des municipalités pour trouver un emplacement opportun. Tout comme il convient de rassurer les restaurateurs classiques, parfois inquiets face à l'ampleur que pourrait prendre le phénomène. En attendant, Chez René poursuit sa route.
Publié par Fabrice VARIERAS