Le secteur hôtelier entre gestion de crise et attentisme dans les Hauts-de-France et le Grand-Est

Pour Jean-Christophe Charolle responsable Nord et Grand-Est chez Christie & Co, la crise sanitaire, qui a fortement impacté l'hébergement, met en pause forcée certains projets de développement par acquisition.

Publié le 01 décembre 2020 à 12:51


L’Hôtellerie Restauration : Quelles sont les caractéristiques de votre zone d’intervention ?

Jean-Christophe Charolle : Ma zone d’intervention comprend le Grand-Est (1 278 hôtels, 45 000 chambres) et les Hauts-de-France (685 hôtels, 30 000 chambres) soit environ 12 % du parc hôtelier national. Elle se caractérise par une clientèle de passage importante liée à la proximité avec nos pays voisins que sont l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ainsi que l’activité soutenue des ports de Dunkerque et Calais.

Cette zone de transit intègre cependant quelques micro-marchés touristiques comme celui de la route des vins d’Alsace ou de Champagne qui attirent une clientèle touristique française et étrangère principalement pour des courts séjours. Notons que les trois villes qui se démarquent en matière de taux d’occupation sont Strasbourg, Lille et Reims. 

 

Quelles sont les segments les plus affectés par la crise actuelle ?

L’ensemble du parc hôtelier a terriblement souffert. À fin octobre, il affiche dans ma zone un taux d’occupation en chute de 30 % depuis le début de l’année, ainsi qu’un RevPar réduit de moitié. Les catégories d’établissements les plus touchés sont de loin ceux situés sur le segment haut de gamme et luxe qui ont perdu près de 2/3 de leur RevPAR avec un taux d’occupation à 25 % à fin octobre.

 

Et s’agissant des secteurs géographiques ? 

La crise semble avoir impacté plus sévèrement le Grand-Est, qui enregistre un RevPar en retrait de 52 % à fin octobre, contre un retrait de 46 % pour les Hauts-de-France, selon les chiffres de MKG Consulting. Géographiquement, on peut souligner que les hôteliers de Strasbourg ont perdu la clientèle drainée par les sessions parlementaires qui ont été annulées. Ce n’est pas négligeable quand on sait que chaque année compte 12 sessions plénières de 3 jours et demi, et que ces sessions attirent environ 2 500 potentiels clients à chaque fois et fait habituellement frôler le taux d’occupation des hôteliers strasbourgeois avec les 100 %. 

Quant aux zones frontalières, elles subissent de plein fouet l’absence de la clientèle de passage liée aux restrictions de voyages pour raisons sanitaires. On peut par exemple citer la ville de Calais qui souffre de la réduction très importante du trafic Eurostar d’une part, et du port et des ferries transmanche d’autre part.

Enfin, de manière plus générale, les grandes villes qui ont vu leurs grands évènements d’affaires, commerciaux ou culturels annulés sont nécessairement impactées. C’est le cas par exemple de Lille et sa grande braderie, de Strasbourg et son marché de Noël, et de Reims qui a vu tous ses salons de fin d’année annulés. 

 

Comment cela se traduit-il sur le marché de la cession ? 

On remarque un attentisme des investisseurs exploitants français qui se concentrent logiquement sur une gestion de crise de leurs établissements. Par conséquent, ils mettent entre parenthèses leur stratégie de développement par acquisition. Ceux qui restent actifs sont ceux qui disposent de liquidités et sont prêts à saisir des opportunités en utilisant leurs fonds propres. 

 

Quelle ville se démarque-t-elle par son dynamisme ?

Avec un Mama Shelter dans le quartier Euralille et un Moxy installé dans l’ancienne faculté de médecine, bâtiment emblématique du centre-ville, Lille accueille désormais deux grands hôtels lifestyle et éco-responsables, mixant espace de travail et ouverture sur la ville, complètement dans l’air du temps. En 2021, la ville devrait accueillir un hôtel Hampton by Hilton et un Okko, deux projets qui ont pris du retard.

 

ChristieCo #JeanChristopheCharolle# 


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Publié par Tiphaine BEAUSSERON



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