Romain Raoul : "Faire du lycée hôtelier de Dinard une référence incontournable"

Dinard (35) Proviseur du lycée hôtelier de Dinard et vice-président de l’Association européenne des écoles d’hôtellerie et de tourisme, Romain Raoul nous livre sa vision du secteur hôtellerie-restauration et de son évolution.

Publié le 05 mars 2025 à 15:29

Vous avez un parcours atypique pour un chef d’établissement d’un lycée hôtelier. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, mon parcours n’est pas celui d’un professionnel issu de la filière hôtellerie-restauration. J’ai suivi une formation littéraire avec une licence de lettres modernes avant de devenir conseiller principal d’éducation (CPE). Pendant sept ans, j’ai exercé cette fonction avant de passer le concours de personnel de direction en 2008. J’ai ensuite occupé différents postes en Bretagne, notamment à Dinan et à Lamballe, avant de rejoindre le lycée hôtelier de Dinard en 2017.

 

Quelles sont les particularités de votre mission ici ?

Il n’y a pas de mission classique en tant que chef d’établissement, mais le lycée hôtelier de Dinard se distingue par plusieurs aspects. Tout d’abord, nous entretenons un réseau de 4 000 entreprises partenaires dans le monde entier, ce qui renforce notre ouverture à l’international. Ensuite, la filière hôtellerie-restauration demande une adaptation constante aux réalités du secteur et aux attentes des professionnels. La gestion de l’établissement comprend également des relations étroites avec les entreprises et une attention particulière portée à l’excellence de la formation.

 

Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur en tant que proviseur ?

Je suis très attaché aux valeurs de l’école publique. L’accès à la formation pour tous, l’égalité des chances et la réussite des élèves sont au cœur de mon engagement. Le lycée hôtelier de Dinard a une réputation d’excellence qui pourrait laisser penser qu’il est un établissement privé, ce qui est faux. Nous sommes un établissement public et nous avons aussi pour mission d’accompagner des élèves aux parcours variés, y compris ceux en difficulté.

 

Quelles actions avez-vous menées et dont vous êtes le plus fier ?

Il y en a plusieurs. L’une de mes grandes fiertés est d’avoir réintégré le réseau de l’Association européenne des écoles d’hôtellerie et de tourisme (AEHT). En 2019, nous avons envoyé une délégation d’élèves au congrès à Split, en Croatie, et l’expérience a été très enrichissante. Depuis, je représente la France au sein de l’AEHT, ce qui nous permet de renforcer nos collaborations internationales. Et depuis 2024, j’en suis devenu le vice-président.

Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la communication et la visibilité du lycée. Nous avons développé notre présence sur les réseaux sociaux et amélioré notre stratégie de communication envers les collèges, afin d’attirer plus de jeunes vers nos formations.

Enfin, nous avons relancé les processus de labellisation. En 2018, nous avons obtenu de nouveau le label Lycée des métiers de l’hôtellerie-restauration, ainsi que d’autres distinctions comme le label d’Éducation artistique et culturelle et des labels de développement durable.

 

Avez-vous des projets pour l’avenir du lycée ?

Notre principal objectif est la création d’un campus des métiers et des qualifications hôtellerie-restauration pour toute la Bretagne. Le lycée a été choisi comme établissement support pour ce projet, et nous travaillons avec l’ensemble des acteurs du secteur, des CFA aux syndicats professionnels comme l’Umih. Ce projet nous permettrait de structurer une offre de formation régionale forte, avec des moyens renforcés et une meilleure coordination entre les différents établissements et partenaires.

 

Comment percevez-vous l’évolution du secteur ces dernières années ?

Il y a eu une véritable transformation depuis la crise du Covid. La profession a pris conscience de l’importance des conditions de travail et du bien-être des salariés. On observe aussi une volonté accrue d’intégrer des principes de développement durable dans la restauration et l’hôtellerie. C’est une tendance que nous accompagnons avec notre licence professionnelle en animation de projets durables, par exemple.

 

Un dernier mot pour ceux qui envisagent de rejoindre la filière ?

Le secteur a besoin de jeunes passionnés et motivés ! C’est un milieu exigeant mais riche en opportunités et en expériences humaines. Avec des formations solides et une ouverture à l’international, nos élèves ont toutes les cartes en main pour réussir. Mon rôle, avec mon équipe, est de leur offrir le meilleur accompagnement possible pour qu’ils puissent s’épanouir et construire leur avenir avec confiance.


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Publié par Stephanie DECOURT



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