Une immense ferme abandonnée près de La Ferté-Vidame. C’est dans cette ruine percheronne que le nouveau projet hôtelier de Romain Viennois prendra place. Grand Jardin, à mi-chemin entre ferme bio et auberge 4 étoiles, ouvrira ses portes à l’été 2026. L’hébergement se composera de quinze suites équipées de 50 à 150 m2 et de quelques tentes “glamping” (contraction de glamour et camping) éparpillées en pleine nature, soit une centaine de couchages. Une table d’hôte, ouverte les week-ends, servira des repas composés des produits de la ferme et d’ingrédients locaux “à 99 %”. La trentaine d’hectares avoisinants, cultivés en bio, produiront des légumes, des œufs, des fruits et des plantes aromatiques, tandis qu’un atelier de transformation confectionnera miel, jus, confitures, compotes ou tisanes – le tout présenté à la vente en circuit court. Grand Jardin organisera régulièrement des visites, des stages de découverte, ou encore des ateliers alimentaires et culinaires. Les familles, la clientèle de loisir et les entreprises y trouveront leur compte avec un kid’s club, une piscine, une salle de séminaire, des vélos à disposition… À terme, le site proposera même des formations en agriculture régénérative et des résidences artistiques.
Avec ce concept atypique, Romain Viennois entend dépoussiérer l’hôtellerie de campagne et répondre aux tendances actuelles : “le besoin d’espace et d’autonomie, notamment de la part des familles”, la “quête de sens”, la “recherche d’offre engagée d’une partie de la clientèle”, sans pour autant “renoncer à un bon niveau de confort”.
Des séjours bucoliques de proximité
Après avoir revendu The People Hostel en 2020, Romain Viennois a entamé une formation agricole et a créé, l’année suivante, un gîte-ferme pilote à Clairefontaine (Yvelines). Alors que “l’alimentation et le tourisme représentent respectivement 22 % et 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre”, l’hôtelier-agriculteur compte faire évoluer les pratiques alimentaires et touristiques : “Je veux donner envie de renoncer à un short-break en avion pour aller dans un endroit plus proche et plus authentique”, déclare-t-il.
La démarche environnementale de Grand Jardin se veut exemplaire. L’artificialisation des sols a été limitée en privilégiant la rénovation d’une ruine à une construction neuve. La chaudière sera alimentée aux deux-tiers par du miscanthus, une graminée plantée sur 3,5 hectares qui se révèle un combustible économique et écologique. La toiture est isolée avec de la paille et les murs avec des plaques d’argile, de terre et de chanvre. L’eau de pluie est intégralement récupérée pour arroser les cultures…
Multiplier les jardins maraîchers dans l’hôtellerie
Romain Viennois espère fonder un hôtel de plein air agricole, près des châteaux de la Loire, à l’horizon 2027 ou 2028. D’ici là, il accompagne des hôtels comme Demeure de Campagne – Parc du Coudray dans la création et la gestion de jardins maraîchers. Une façon pour lui d’essaimer sa philosophie d’hôtelier de campagne.

Publié par Violaine BRISSART