Chute d'activité, baisse des prix : les hôteliers du 11ème arrondissement partagent leur inquiétude

Paris

Publié le 19 avril 2016 à 19:06
Les hôteliers parisiens sont pris à la gorge. Pour palier à des problèmes urgents de trésorerie, certains n'hésitent pas à casser les prix. Le phénomène inquiète tout particulièrement les professionnels du 11ème qui se sont réunis lundi 18 avril à l'initiative de Si Zyad Si Hocine (Grand Hôtel Français) : « Baisser les prix à outrance n'est pas la solution » affirme-t-il. Julie Palisse, de la société de conseils JPS Hôtel Solution, confirme. « Un prix doit être cohérent. Comment vos clients vont-ils réagir quand la situation ira mieux et que les prix remonteront ? Ils s'estimeront grugés. Et puis, peut-on continuer d'assurer de bons services en baissant les tarifs?» Si Zyad Si Hocine appartient à une lignée d'hôteliers et il participe au blog Paris East Village qui promeut la vie de quartier dans l'est parisien. « Nous n'avons ni la Tour Eiffel, ni le musée d'Orsay, mais nous offrons du charme et une âme. » Les équipes de Booking.com, qui participent à la réunion, dressent le profil des hôtels : « 30 chambres en moyenne, 39% de trois étoiles, 30% de deux étoiles. Avec une clientèle loisir aux trois quarts et business un quart. A Paris, le prix moyen est en dessous de 200 euros, dans le 11ème, il est en dessous de 130 euros.» En terme d'activité, l'arrondissement suit la tendance. La plateforme liste plusieurs pistes de redynamisation. « Afficher des offres pour plus de 2 personnes, mettre en avant des séjours de 2 à 3 nuits ou petit déjeuner inclus, et, lorsque c'est possible, proposer la demie pension, qui fonctionne ». Pour Expédia, les prix moyens dans le 11ème ont chuté de 11%. Depuis les attentats de 2015, Paris souffre de « l'état de guerre ». Didier Chenet, président du Synhorcat et du GNI, regrette cette image renvoyée par les politiques et les médias. Les manifestations, organisées entre Nation et République, n'arrangent pas les choses. Pour Sooruth Sookun (Hôtels en Ville) la crise est toutefois plus profonde. « Les événements tragiques que nous avons vécus ont accentué le phénomène. Nous avons déjà eu des crises sérieuses, mais cette fois, les acteurs sont différents. Vers qui se tourner quand les clients ne viennent plus ? Le week-end de Pâques a été très mauvais. Il n'y a plus d'événements majeurs qui donnent envie de venir à Paris ». Evelyne Maes, présidente de l'Umih 75, estime quant à elle, qu'il y aura un après. « La situation est dure mais il faut préparer la reprise en formant son personnel, par exemple. Des fonds dédiés ont été mis en place avec le Fafih depuis les attentats. »

Publié par Sylvie SOUBES



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