1. Le contexte : s’adapter à l’environnement
Aménager une terrasse en ville ou en bord de mer relève de deux exercices différents. “En ville, il s’agit de proposer un maximum de places assises, au soleil de préférence, tout en prenant en compte la facilité du service et le passage des piétons”, explique Joran Briand, designer et architecte d’intérieur au sein du Studio Briand & Berthereau. Alors que dans une station balnéaire, en plus de la vue panoramique à privilégier, “il faut tenir compte de toutes les contraintes d’un bord de mer”, souligne Michael Malapert, à la tête de l’agence d’architecture intérieure Maison Malapert. À savoir : “Le vent, les embruns, le sel, mais aussi le soleil et la lune qui décolorent les tissus”, poursuit-il. Conséquence : à chaque environnement ses spécificités, à lister avant de choisir les bons matériaux.
2. Les matériaux : miser sur le durable
En extérieur, place au résistant et au durable. Pas question de tout changer à l’issue d’une saison pluvieuse, d’une période de grand froid ou d’une canicule. Joran Briand préconise de miser sur l’inox ou l’aluminium, côté métaux. En bord de mer, l’architecte d’intérieur suggère aussi les bois tropicaux, associés à un antidérapant s’ils sont utilisés pour le sol. Il évoque également la pierre pour un plan de travail. Quant aux tissus et mousses textiles soumis au soleil, au vent, au sel… Joran Briand s’inspire de la sellerie nautique, “car les problématiques liées à la météo d’une terrasse face à la mer sont les mêmes que sur le pont d’un bateau”.
3. Le mobilier : privilégier l’usage
Joran Briand pointe l’importance de pouvoir facilement circuler ente les tables, pour les clients comme les serveurs. Il préconise donc d’allier simplicité à efficacité, par exemple en s’équipant d’une desserte pour limiter les retours en cuisine. Quant à Michael Malapert, il distingue la terrasse parisienne de celle de bord de mer : “La première doit être rentrée chaque soir, d’où la pertinence d’un mobilier à la fois durable, solide, léger et empilable.” Il cite volontiers les chaises en rotin tressé des maisons Louis Drucker ou Gatti, “car ce sont des assises résistantes, personnalisables et des marqueurs forts d’une terrasse où l’on va pouvoir s’installer pour boire et/ou manger”. Autre marque qui a fait de la durabilité, son “fer de lance” : Fermob, qui crée du mobilier et des luminaires pensés pour l’extérieur. Face à la mer, Michael Malapert suggère de grands canapés plutôt que des chaises, “car, le soir, pas besoin de les ranger, il suffit de les protéger”. Enfin, que l’on soit en ville ou ailleurs, l’architecte d’intérieur invite à atténuer tout effet de frontière entre extérieur et intérieur, “afin de créer une continuité des espaces”. “Une terrasse, dit-il, c’est la signature extérieure du restaurant intérieur.”
4. Les tonalités : oser la subtilité
“Le choix des couleurs pour une terrasse dépend du concept et de l’architecture du lieu”, note Michael Malapert. L’architecte d’intérieur ajoute : “Une terrasse, première connexion du client avec l’univers d’un établissement, doit donner envie d’entrer, de s’installer… Et cela se joue parfois sur des codes très subtils, comme des coussins posés sur les assises, la qualité d’un éclairage ou encore la présence d’un store blanc, qui témoigne d’un parti pris déco plutôt qualitatif, car le blanc n’est jamais simple à entretenir.”
5. Les éclairages : réussir à créer une ambiance
“Pour éclairer une terrasse, il faut trouver le juste équilibre”, explique Joran Briand. Selon l’architecte d’intérieur, “il faut éclairer vers le bas, sans pour autant gêner les passants”. Pour créer un esprit guinguette, il propose des guirlandes lumineuses. Pour un éclairage plus classique, il prône des appliques en façade. Quant à Michael Malapert, il suggère des lampions pour une ambiance tamisée, des lampes de table, des éclairages accrochés au bras de stores ou autres luminaires suspendus à une pergola.
Publié par Anne EVEILLARD