Pour éviter de retomber dans les travers des normes hôtelières revisitées tous les 20 ans, le référentiel du classement hôtelier est désormais examiné tous les cinq ans afin de mieux prendre en compte les demandes de la clientèle et permettre aux établissements de s’adapter aux évolutions du marché. Un arrêté du 27 janvier 2016, applicable à compter du 1er avril 2016, a modifié la grille de classification prévue par l’arrêté du 23 décembre 2009. Cinq ans après, un arrêté du 29 décembre 2021 modifie à nouveau cette grille de classement avec une entrée en vigueur au 1er avril 2022.
Lors d’un forum hôtelier qui s’est tenu le 14 mars au lycée hôtelier Jean Drouant à Paris (XVIIe), Michèle Lepoutre, présidente de la commission économique, juridique et fiscale au sein du GNI, aux côtés d’Émilie Bono, directrice juridique au GNI, a expliqué les principales modifications apportées par ce nouveau référentiel.
Un système à point à nouveau revisité
Les critères sont toujours classés en trois chapitres : équipements, service au client et accessibilité et développement durable. Cette nouvelle grille propose 243 critères contre 241 dans celle de 2016. Le référentiel fonctionne toujours selon un système de points.
Le professionnel doit valider impérativement et sans possibilité de compensation les 44 points correspondants aux 10 critères obligatoires non compensables (ONC). Ceux-ci concernent essentiellement la propreté des espaces communs, de la tenue du personnel, des chambres, du linge de lit, la literie, du linge de toilette, des équipements mobiliers, des sanitaires…
Il doit aussi atteindre un nombre minimum de points (addition des points obligatoires et à la carte), à raison de 100 % des points affectés aux critères obligatoires, avec une marge de 5 %. Les points obligatoires perdus doivent être compensés par trois fois plus de points à la carte.
Suppression de critères devenus obsolètes
Quelques adaptations ont été nécessaires pour moderniser la grille, en supprimant certains critères devenus obsolètes comme la mise à disposition de radios, lecteurs DVD, d’une console de jeux vidéo, d’un téléphone avec sélection directe à l’arrivée, d’un fax ou d’une imprimante dans la chambre, la présence d’un judas, d’un téléphone dans la salle de bain ou d’un bidet….
Certains critères ont été modifiés. Par exemple, les sanitaires indépendants de la salle de bains sont demandés dans au moins 20 % des chambres alors que pour valider ce critère optionnel, il était demandé dans au moins 50 % des chambres dans le précédent référentiel.
D’autres critères optionnels ont été intégrés comme la mise à disposition de plusieurs types d’oreillers ou de dispositif de protection des oreillers (sous-taie ou housse de protection), la présence d’un micro-ondes, le service de petit déjeuner à emporter, etc.
Une digitalisation renforcée
L’accès au wifi dans toutes les chambres est désormais obligatoire pour toutes les catégories (et donne 5 points s’il est gratuit). La mise à disposition de journaux d’information dans les parties communes de l’hôtel peut se faire sous forme numérique, l’enregistrement du client (ou check-in) peut revêtir une forme dématérialisée
Augmentation du nombre de critères relatifs au développement durable
La grille de 2016 comportait 13 critères relatifs au développement durable dont 3 seulement étaient obligatoires. Désormais, le référentiel compte 27 critères relatifs au développement durable, dont 13 sont obligatoires pour toutes les catégories d’hôtel.
Cela se traduit notamment par l’obligation de mise en œuvre d’au moins une mesure de réduction de consommation d’énergie, d’eau et la réduction des déchets, la mise en place de mesures visant à réduire l’impact environnemental de la gestion du linge (en proposant de réduire la fréquence du changement de linge de toilette et de lit), et l’existence d’un système de tri des déchets.
Une formation du personnel à la gestion économe de l’énergie, aux mesures d’économie d’eau et à la gestion des déchets est désormais obligatoire (il s’agissait d’un critère optionnel dans la précédente version du classement).
Mutualisation des équipements et services
Un arrêté du 30 décembre 2021 détermine les règles applicables au partage d’équipements et de services entre hébergements touristiques marchands (les hôtels de tourisme, les résidences de tourisme, les terrains de camping et de caravanage, les parcs résidentiels de loisirs exploités sous régime hôtelier et les villages de vacances.) Ce texte prévoit que dès lors qu’un équipement est partagé entre des hébergements touristiques, il peut être pris en compte pour l’ensemble des hébergements concernés, à condition qu’ils se situent dans un même bâtiment, à proximité ou au sein d’un même domaine, soit une distance d’environ 300 m maximum à pied séparant les hébergements. Cette distance peut être plus longue lorsque le parcours du client n’excède pas cinq minutes (par exemple, moyen de transport privé mis en place pour relier les deux hébergements).
Les deux hébergements devront être classés afin que l’équipement ou le service puisse être partagé.
L’article 1 énumère la liste des équipements et services concernés. Peuvent être notamment partagés : parc, jardin, terrasse privative, espace de réception ou d’accueil, petit déjeuner, parking ou garage privatif, service de navette privée, bar, restaurant, espace de travail ou salle de réunion, piscine extérieure ou intérieure…
#classementhôtelier#
Publié par Pascale CARBILLET
mercredi 30 mars 2022
mercredi 30 mars 2022
vendredi 1 avril 2022
mercredi 13 avril 2022
mercredi 30 mars 2022