Claude Daumas quitte la scène syndicale

Lundi 30 janvier était une journée élective pour la Fagiht. Claude Daumas souhaitait prendre sa retraite, à 82 ans...

Publié le 01 février 2017 à 16:12
C'est son choix. « Il faut savoir s'en aller » dit-il en souriant. A 82 ans, ce marseillais, fils et petit-fils d'hôtelier devenu premier de cordée, porte-parole de l'hôtellerie familiale saisonnière, propre aux départements de montagne, a bien le droit de prendre sa retraite. C'est officiel depuis lundi 30 janvier, Claude Daumas a quitté la présidence de la Fagiht, laissant au choix des urnes une équipe déjà rôdée à l'exercice du pouvoir, emmenée par l'un de ses fidèles lieutenants, l'hôtelier Pascal Droux. Claude Daumas avait pris en 2009 la succession de l'emblématique Jacques Jond, fondateur de la Fagiht en 1968, et maître à bord jusqu'à sa mort. 8 années chargées se sont écoulées depuis. Parmi les préoccupations majeures de Claude Daumas, cette volonté d'imposer la Fagiht dans toutes les négociations, dans tous les ministères. Lui redonner une vraie visibilité nationale et il y est  parvenu. « La saisonnalité est une spécificité. Il fallait qu'elle soit enfin reconnue, à tous les niveaux, y compris sur le plan social ». Son autre leitmotiv, s'entourer de « collaborateurs qualifiés, qui puissent analyser les évolutions du secteur et répondre de manière efficace à toutes les problématiques et questions des adhérents. La Fagiht détient un capital de connaissances et d'expertise unique, dédié aux entreprises du secteur. Les soutenir et les orienter au quotidien est notre vocation » affirme le syndicaliste. Dans ses succès, pêle-mêle, la mise en place de formations des salariés en adéquation avec le rythme des entreprises, hors saison. Le maintien des vacances de février sur quatre semaines et l'avancement des vacances de Pâques. Le décret « motoneige », qui permet désormais aux établissements d'altitude convoyer ses clients sur des engins motorisés. La signature de l'avenant 19 sur la modulation du temps de travail. On l'a aussi sans doute oublié, mais c'est du syndicat Fagiht d'Annecy qu'a démarré la fronde contre les OTA. Claude Daumas a été le co-fondateur du Groupement National des Indépendants, toujours dans l'esprit de mieux se faire entendre. « Le GNI, c'est une sorte de holding, à l'intérieur de laquelle chaque établissement garde sa personnalité et ses moyens d'intervention. » Ses relations avec l'Umih ? « Il fallait qu'elles se normalisent. Les guerres entre syndicats patronaux sont ridicules. Nous devons accepter le regard des autres, travailler et réfléchir ensemble sur certains dossiers. A la Fagiht, nous n'avons jamais été contre les syndicats de salariés, en revanche, il nous arrive de ne pas être d'accord avec eux. Dans tous les cas, sans renier les intérêts de nos adhérents, les décisions prises doivent être constructives ». En 2012, le syndicat présentait ses 10 mesures pour la sauvegarde et le développement de l'hôtellerie et de la restauration indépendante dont l'un des volets porte sur la transmission et la reprise des établissements. « Nous n'avons pas encore obtenu l'exonération des charges demandée. C'est un de mes plus grands regrets car le système actuel n'est plus adapté. Il faut donner de l'oxygène aux entrants, à ceux qui sont utiles aux territoires, au maintien de l'activité et des emplois. C'est un combat qu'il faut continuer de mener, tout comme celui en faveur de la régularisation et moralisation d'internet ». 

Publié par Sylvie SOUBES



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