Comment consommer les produits aquatiques de façon responsable ?

Éviter les espèces victimes de surpêche, vérifier l'origine et la méthode de pêche, respecter la saisonnalité… Voici quelques conseils pour bien choisir ses produits de la mer.

Publié le 24 juillet 2023 à 13:05

► Identifier les espèces et leur provenance

Selon l’Ifremer, les stocks de thon rouge se reconstituent en Méditerranée et dans l’Atlantique, tandis que les populations de cabillaud s’effondrent en mer du nord et en mer Celtique. Les populations de merlu sont en bon état dans le golfe de Gascogne, dans la mer Celtique et la mer du Nord, mais sont critiques en Méditerranée. Autrement dit, quand il s’agit de choisir un poisson, il faut vérifier la zone précise de capture (indiquée sur les étiquettes) et l’état des stocks d’où il provient. Pour ce faire, consultez le Guide des espèces à l’usage des professionnels, publié en ligne gratuitement par Ethic Ocean.

► Respecter la saisonnalité

Tout comme pour les fruits et légumes, les poissons ont une saisonnalité. Cela permet notamment d’assurer le renouvellement des espèces. Un calendrier, disponible sur le site du programme européen www.mrgoodfish.com, recense les espèces en fonction des saisons.

► Vérifier les techniques de pêche

L’indication de l’engin de pêche est obligatoire sur l’étiquette du poisson. Certaines méthodes s’avèrent désastreuses pour l’environnement : c’est le cas, par exemple, du chalut de fond, qui consiste à tirer d’immenses filets lestés sur les fonds marins. Les fonds sont alors labourés, les prises accidentelles sont nombreuses, les moteurs de ces chaluts sont très émetteurs en CO2… Par principe, évitez donc les poissons de grands fonds tels que le sabre noir ou la lingue bleue.

Mieux vaut privilégier les pêches sélectives qui ciblent les espèces, comme les lignes, les casiers ou les petits filets.

► Réduire la consommation

En France, chaque année, la consommation individuelle s’élève à 33,5 kg de produits aquatiques, dont 23,9 kg de poisson, selon FranceAgriMer. Or, d’après l’association Bloom, cette consommation devrait plafonner à 8 kg par an et par habitant. Autrement dit, pensez à limiter les plats de poissons à la carte, et à réduire les portions dans l’assiette.

► Diversifier les espèces

Le saumon et le cabillaud représentent plus de la moitié de la consommation de poissons en France, pointe Greenpeace. En diversifiant les espèces, la pression sur les stocks des poissons les plus demandés est moindre. Le chef triplement étoilé Gérald Passedat, par exemple, cuisine 70 espèces méditerranéennes, au fil des saisons.

► Privilégier les mollusques

Les huîtres et les moules s’avèrent un choix intéressant à double titre. Elles affichent un impact carbone très bas. Par ailleurs, elles jouent un rôle environnemental positif puisqu’elles filtrent les eaux.

► Favoriser le local

Pour alléger l’impact carbone de vos assiettes, optez pour les circuits courts, la vente directe et les poissons locaux. La carte interactive en ligne de l’association Pleine Mer met en avant les pêcheurs artisans français et les produits de la mer locaux.

► Labels 

Le label MSC (Marine Stewardship Council) est le plus connu. Il est aussi fortement décrié par diverses ONG et associations, car il ne prend pas en compte les méthodes de pêche industrielle à fort impact sur la biodiversité. L’écolabel français Pêche durable, opérationnel depuis 2017, intègre les critères écosystème, environnement, social et qualité. Les ONG relèvent néanmoins un manque de transparence dans le processus de certification.

Il existe également plusieurs labels pour les produits de l’aquaculture : label bio, ASC, Friend of the sea…

► Limiter les produits issus de l’aquaculture

La majorité des élevages est constituée par des espèces carnivores (saumon, bar, truite...), nourries avec des farines et des huiles de poissons sauvages. 4 à 6 kilos de sardines ou d'anchois sont nécessaires pour produire 1 kilo de saumon d'élevage. Résultat : un quart de la pêche mondiale sert à nourrir les poissons d'élevage des pays développés. En outre, les fermes piscicoles non bio polluent les eaux en raison des traitements antibiotiques, antifongiques et autres pesticides…

Bref, les espèces à privilégier sont celles au stock peu ou sous-exploité à l’état sauvage, hors de leur période de reproduction, pêchées de manière douce et localement.

poisson #pêche# durable


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Publié par Violaine BRISSART



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