Contrairement
à certaines idées reçues, piscine et développement durable peuvent faire bon
ménage. Il existe, en effet, des gestes simples qui limitent les consommations
d'eau et d'énergie. Par exemple : couvrir la piscine pour éviter l'évaporation
d'eau, adapter la pompe à filtration à la taille du bassin, bien calculer le
temps de filtration (si la piscine est à 28°C, il faut faire tourner la
pompe 14 heures dans la journée) ou éclairer le bassin avec des ampoules LED.
Quant à la température de l'eau, la pompe à chaleur est plus économique que le
réchauffeur électrique. Mieux encore : des panneaux solaires thermiques
peuvent aussi permettre de chauffer une piscine.
"Les
Français sont contents de nager au milieu des algues et des poissons"
La
baignade 'écologique' a aussi le vent en poupe. La piscine naturelle du Novotel
de Lausanne Bussigny, en Suisse, est "un véritable succès", confie-t-on
chez AccorHotels. Mis en place depuis 2008, ce bassin utilise le procédé
naturel d'épuration du lagunage par le biais de la végétation et des écosystèmes
aquatiques. Aucun produit chimique en vue, donc. Cette piscine requiert
néanmoins l'emploi de pompes pour faire circuler l'eau et de filtres classiques
pour éviter qu'elle ne se transforme en mare. En pratique, ce sont les
écosystèmes qui assurent le maintien de la qualité de son eau. La zone de
régénération du bassin, située en périphérie de l'espace réservé à la baignade,
constitue le lieu de développement des plantes aquatiques responsables de la
filtration de l'eau. Parallèlement, d'autres espèces de plantes assurent l'oxygénation
de la piscine.
Écologique, économique, le bassin naturel est également
esthétique. "Lorsque j'ai fait l'acquisition du Château de l'Épinay, à
Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire), une piscine au fond bleu avait été
construite près d'une tour du 13e siècle : ça me gênait",
se souvient Patrice Montuoro. Depuis, il a transformé la bâtisse,
entourée d'un parc de 56 hectares, en hôtel de 20 chambres avec spa et bassin naturel, affilié Hôtels & Préférence. La réaction de ses
clients, qui découvrent pour la première fois une piscine non chlorée, varie en
fonction de leur culture : "Les Européens du Nord trouvent ça génial,
mais normal. Les Français sont contents de nager au milieu des algues et des
poissons. Quant aux Américains, ce sont les plus surpris, car habitués à des piscines
très formatées."