Concours Campus, lauréat catégorie CAP : "Un saut en cuisine"

Guyancourt (78)

Publié le 23 mars 2016 à 15:31
Sport et cuisine, quel est le rapport me direz-vous ? Et pourtant l'un m'a conduit à l'autre et les ressemblances sont frappantes. Désormais en reconversion dans le but d'obtenir le CAP cuisine après trois années d'école de commerce et six années de sport de haut niveau, j'échange pointes et maillot contre chaussures de sécurité et tablier.

Issue du milieu de l'athlétisme, et particulièrement du saut en hauteur, je ne peux m'empêcher de penser à ces petits rituels, à l'appréhension avant la compétition lorsque je suis en cuisine. Car en service, c'est un peu la même chose. D'abord, il y a la mise en place, où l'on effectue tous les préparatifs et où l'on perfectionne nos gestes. Exactement comme lors de mes entraînements, il y a toujours quelque chose à travailler, à améliorer. Vient ensuite la pause. Le calme avant la tempête, le dernier instant avant de courir et d'avoir le cerveau en ébullition. Ce moment où l'on se dit que l'on connaît les gestes et qu'il y a eu des heures d'entraînement derrière. Chacun se détend à sa manière et les échappatoires sont souvent les mêmes. Café pour certains, smartphone et musique pour d'autres. On croirait voir des athlètes en chambre d'appel qui attendent de fouler la piste.

Puis arrive le coup de feu. Les bons s'enchaînent à grande vitesse. Concentration est le maître mot. La température monte et l'adrénaline est présente à chaque poste, donnant une atmosphère électrique. Les dernières tables arrivent, la fin du service approche, c'est le sprint final. Le chef observe sa brigade tel un coach et corrige la moindre erreur.

Enfin, la pression retombe, et il y a ce moment de relâchement, cette sensation du devoir accompli. Le repos tant attendu n'est plus très loin. Mais ce n'est pas fini, reste encore à donner un dernier coup d'éclat à la cuisine. Quand vient le débriefing, il y a évidemment des choses à améliorer, car dans le monde du sport comme dans celui de la cuisine, la perfection n'existe pas.

Retour au vestiaire, c'est la coupure. Juste le temps pour moi d'effectuer une séance d'entraînement après une brève sieste. Les compétitions se profilent à l'horizon et pas question de faire l'impasse sur la préparation.

Il n'est pas étonnant de voir ces grands chefs évoluer dans le sport parallèlement à la cuisine. Le sport m'a pour ma part, beaucoup enseigné. Rigueur, mental, précision, entraînement, persévérance et endurance… Toutes ces qualités qui s'avèrent nécessaires en cuisine, et indispensables à la réalisation d'un plat. Cette reconversion m'a ouvert les portes d'un monde à la fois dur et passionnant qui me ramène encore une fois à la pratique de l'athlétisme.

Publié par Justine Bisiau, CAP cuisine au CFA Trajectoire de Guyancourt



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