Pendant les vacances de Noël, les flux touristiques se sont principalement concentrés sur Paris, avec hausse de + 2 % de nuitées en décembre, et EuroDisney dans une moindre mesure. Cela reflète une fréquentation soutenue tout au long de l'année 2011, en hausse de 3 % par rapport à 2010. Les hôtels 5 étoiles et les palaces affichaient complet, avec des taux d'occupation avoisinant les 100 %, semblables à l'an dernier mais avec des hôtels proches de l'overbooking.
Les restaurants des palaces de la capitale affichaient eux aussi complet, malgré les additions élevées (jusqu'à 1 000 € par personne) sans compter les bars d'hôtels proposant des soirées au champagne. Les enfants n'étaient pas oubliés, avec un réveillon spécialement conçu à leur intention au Plaza Athénée ou la 'boom' du Mandarin Oriental. L'ambiance était métissée : "Nous avons reçu un très bon mix clientèle, déclare Isabelle Meurin, directrice de la communication du Plaza, avec une forte affluence de clients Russes, du Moyen Orient, et une proportion non négligeable de Parisiens."
À EuroDisney, les hôtels font le plein
Les touristes semblent s'être concentrés sur Paris. En Île-de-France, l'affluence n'a pas été aussi forte que dans la capitale, hormis à EuroDisney, où "les hôtels étaient complets, ce qui est habituel pour la fin d'année, car c'est une période de forte affluence pour le parc, constate Stéphanie Coquet, directrice de la communication du parc. En revanche, les restaurants ont été peu fréquentés en raison des températures clémentes le soir de la nouvelle année ; les touristes sont restés dans le parc." Alentour, les hôtels enregistrent la même occupation, avec une première semaine des vacances de Noël à 80 % de taux d'occupation et une deuxième à 100 %. "Les clients sont surtout des étrangers en provenance de pays limitrophes : Benelux, Allemagne ou Italie", explique Michel Stalport, directeur du Radisson Blu à EuroDisney.
Une fréquentation modérée en raison du calendrier à Versailles, et peu de frénésie près des aéroports
À Versailles, la fréquentation était sensiblement moins importante que l'an dernier, en raison d'un calendrier défavorable, puisque le 25 décembre et le 1er janvier tombaient des dimanches et que le Château est fermé le lundi. "Nous avons enregistré pour les vacances de Noël 122 000 entrées, soit un retrait de 15 % par rapport à 2010, où nous avions reçu 145 000 visiteurs, précise Mickaelle Hauchamp, administrateur général adjoint du Château, mais la fréquentation, en comparaison avec les autres semaines de décembre, reste élevée à cette période, tout comme elle l'a été tout au long de l'année, où l'on a enregistré 9 % de visiteurs supplémentaires pour le Château et le Trianon."
Du coté des zones aéroportuaires, il semblerait aussi que les hôtels n'aient pas bénéficié du trop plein de Paris. À Roissy, "le réveillon a été très calme", confie un directeur d'établissement, qui ajoute que "les hôtels de Roissy sont en effet plutôt destinés à la clientèle d'affaires et n'ont pas d'effet réveillon. Et comme cette année il n'y a pas eu de blocages dus à la neige, les hôtels sont restés peu occupés, autour de 50 % à 60 % de taux d'occupation sur cette période".
Sur la Côte d'Azur, les étrangers nombreux que d'habitude
Si les baigneurs à Nice et les plages bondées pouvaient faire illusion, la fréquentation est restée quasi identique à l'an dernier sur la Côte d'Azur. "Nous sommes même en léger retrait par rapport à l'an dernier", déclare Michel Tschan, président du syndicat des hôteliers de Nice Côte d'Azur. "Heureusement, nous avons bénéficié des réservations de dernière minute." Les Italiens, traditionnellement nombreux à venir fêter le jour de l'an à Nice, sont arrivés plus tardivement que d'habitude et ont été plus regardants sur les dépenses. "Les restaurants n'ont pas fait le plein le soir du réveillon, précise Michel Tschan, et les clients ont réveillonné de façon plus intime." Du côté du comité régional du tourisme, on note tout de même une augmentation de 8 % du nombre d'arrivées à l'aéroport de Nice (+13 % pour les arrivées internationales) par rapport à l'an dernier. Cependant, "ces statistiques sont à manier avec prudence, car elles comptabilisent aussi les arrivées des ressortissants français venant rendre visite chez leurs parents et amis pour les fêtes, nuance Patrick Vece, directeur de l'observatoire. Pourtant cette hausse est le reflet d'une tendance lourde sur Nice, qui s'est vérifiée tout au long de l'année, dominée par une forte affluence des Bric [Brésil, Inde, Chine, Russie, NDLR], en augmentation de 20 % par rapport à l'an dernier."
Perspectives pour 2012
Les statistiques record de l'aéroport de Nice Côte d'Azur sur l'année confirment d'ailleurs la tendance. Le trafic a augmenté de 8,5 %, avec 10,4 millions de passagers. "Le 31 juillet a été le jour de la plus forte affluence de tous les temps", souligne Patrick Vece. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, il semblerait également que les Britanniques soient de retour sur la Côte d'Azur, ce qui laisse espérer une bonne année 2012.
L'année 2012 semble bien commencer aussi bien que 2011 s'est finie, avec une clientèle d'affaires bien présente en janvier à Roissy, qui fait le plein de séminaires, alors que Paris semble un ton en dessous. "Nous restons dubitatif pour 201", déclare Thomas Deschamps, de l'observatoire statistique de l'office du tourisme et des congrès de Paris. Sur la Côte d'Azur, on espère poursuivre sur cette note optimiste. "Il faut que les dépenses suivent, déclare Patrick Vece, et nous retrouverons alors les niveaux d'avant la crise. Ce ne sera pas avant 2013, 2014, mais c'est tout de même un bon début."
Publié par Évelyne de Bast