Dans les Hauts-de-France, des restaurants et des hôtels font leur cinéma

Hauts-de-France Plusieurs établissements des Hauts-de-France ont déjà accueilli des tournages de films. Si les dirigeants sont contraints de fermer leurs hôtels et restaurants durant cette période, ils en tirent d’autres bénéfices. Témoignages.

Publié le 23 mai 2024 à 11:00

“Silence sur le plateau”, s’écrie Jacques Otmezguine qui s’apprête à tourner une scène pour son nouveau long métrage Le Choix du pianiste, qui sortira en salle l’année prochaine. La scène se déroule dans un bar, durant la Seconde Guerre mondiale, et c’est Le Dancing, à Lambersart, qui a été sélectionné comme décor. “Jamais je n’aurais pensé qu’un jour mon établissement accueillerait un tournage, s’amuse son propriétaire, Denis Blanpain. Mon restaurant a été repéré via Instagram. C’est notre déco, un brin particulier, qui a tapé dans l’œil de la production.” Le Dancing a accueilli les équipes du film en mars dernier.

C’est aussi pour sa déco rétro des années 1950-60, que l’Hôtel chez Johnny, à Bully-les-Mines, a été le théâtre de nombreux tournages. Récemment, ce sont Gilles Lellouche et Guillaume Canet qui y ont mis les pieds. Mon hôtel de 36 chambres, depuis sa création en 1911, a déjà accueilli vingt-deux tournages”, précise Eric Nightindale, quatrième génération à la tête de l’établissement.

 

Locations et dédommagements

Si les dirigeants ont accepté ces tournages, c’est que le jeu en vaut la chandelle. “Dans mon restaurant de 150 couverts, l’équipe du film avait prévu de travailler deux jours. Il a été décidé que le tournage débuterait le lundi, jour où je suis fermé, pour s’achever le mardi. J’ai eu une certaine somme d’argent pour la location des lieux et j’ai reçu une somme supplémentaire pour compenser ma perte d’exploitation du mardi”, confie Denis Blanpain. De son côté, Éric Nightindale assure qu’il a “toujours signé de beaux contrats, qui ont suffi à compenser les fermetures impromptues de l’hôtel.” Chez lui, la plupart du temps, les tournages durent une belle semaine. “Je ne peux pas vous dévoiler les montants, mais nous parlons de quelques milliers d’euros pour la semaine”, assure le gérant.

“C’est important de bien établir le contrat. Par exemple, j’insiste toujours pour que mon hôtel soit rendu en l’état, explique Eric Nightindale. Parfois, les équipes transforment complètement les lieux, changeant le mobilier, la peinture, et même l’utilité des pièces. Je dois pouvoir rouvrir comme si rien ne s’était passé.” En effet, ses chambres font parfois office de bureau, de cuisine ou de salle à manger, selon les besoins. “Les lieux m’ont été rendus comme neufs”, assure de son côté le dirigeant du Dancing. Côté planning, la production fixe les dates, ce qui ne génère pas de problèmes particuliers, les délais entre les premiers contrats et le tournage étant de plusieurs mois.

 

Une visibilité accrue

Servir de décor, c’est aussi profiter d’une communication gratuite. Les médias s’intéressent aux lieux et parlent de nous, car nous recevons des réalisateurs et acteurs connus. Ensuite, notre établissement apparaît dans le film, à la vue du public, ce qui n’est pas négligeable”, commente Eric Nightindale. Après le tournage du film Le Choix du pianiste, le Denis Blanpain a vu son nombre de followers sur les réseaux sociaux augmenter. “Les clients ne viennent pas juste parce qu’il y a eu un tournage. Cependant, ça fait parler de l’établissement et donc des gens nous découvrent”, conclut le restaurateur.


Publié par Aletheia PRESS



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