Ils n'en sont pas à leur première fois avec les oeuvres d'art. Déjà sur
le chantier de l'Akoya Hôtel & Spa, sur l'île de la Réunion, les designers
et architectes d'intérieur Christine et Nicola Borella avaient imaginé une chambre inspirée par
la pierre volcanique, où la tête de lit avait été réalisée par le sculpteur sur
bois Benoit Averly. Une touche artistique pour "donner de la profondeur et
une âme", explique Nicola Borella.
Un parti pris qui demande quelques prérequis. "Dès que l'on intègre
des oeuvres d'art à un intérieur, la décoration doit être plus sobre, plus
épurée. Il ne faut rien surcharger", détaille Christine Borella. Un précepte
que le duo, en collaboration avec le Lalique Interior Design Studio, a appliqué
au Château Hochberg, à Wingen-sur-Moder (Bas-Rhin), en face du musée Lalique.
Cet hôtel de 15 chambres et suites, avec bar et restaurant, abrite des objets d'art
de la maison Lalique, ainsi que des oeuvres créées par l'artiste britannique Damien
Hirst et Lalique.
"Il faut savoir doser"
Le principal écueil a été d'éviter de transformer l'hôtel en showroom,
ni en galerie d'art. "Trop d'art tue l'art, souligne Christine Borella. Il
faut savoir doser, trouver le juste équilibre." "Nous avons voulu montrer
les différentes facettes de la maison Lalique, reprend Nicola Borella. Dans
les chambres, par exemple, nous avons mis des photos de dessins de bijoux
réalisés par René Lalique. Dans les
espaces de circulation, nous avons opté pour des éléments plus architecturaux,
comme des panneaux de cristal à l'entrée du bar."
Autres touches artistiques,
dans le restaurant cette fois, avec les panneaux issus de la collection Eternal
de Damien Hirst et Lalique, où le papillon est à l'honneur. "Il n'y a aucun
objet perdu au milieu d'une étagère ou d'une pièce, observe Christine
Borella. Les oeuvres se répondent. Rien n'est écrasant, mais tout est
présent, telle l'incrustation de motifs lauriers - créés en 1923 par René
Lalique pour orner les wagons de l'Orient-Express - sur le desk de la
réception, taillé dans un bloc de quartz." Côté investissement financier,
Christine et Nicola Borella préfèrent "une pièce majestueuse", dans un
lobby par exemple, à "plusieurs petits objets sans liens entre eux".
"En
outre, si les oeuvres d'art sont bien choisies, elles gardent leur
valeur, voire en prennent."
Publié par Anne EVEILLARD