Denis Courtiade : L'idée de l'association est née lors des premières assises des métiers de la salle, pilotées par Régis Marcon, en 2012. Nous étions plusieurs professionnels des métiers de service à y assister : Frédéric Kaiser, Bruno Trefel, Stéphanie Leclerre, Michaël Bouvier… Nous avons pris conscience que nous devions nous prendre en main. Nous nous sommes dit qu'en nous réunissant, nous serions plus forts et nous avons souhaité créer un mouvement, sous forme d'association, qui serait la référence pour ces métiers-là. Nous avons peu de moyens mais une philosophie très forte, basée sur une volonté d'aller de l'avant, avec enthousiasme et ouverture d'esprit, et de former une grande famille des métiers de service.
Quelles sont les actions déjà menées ?
Nous réalisons beaucoup d'actions dans les écoles, dans toute la France, afin de décloisonner l'univers de l'entreprise de celui de l'école et d'aller parler aux jeunes. Nous présentons nos métiers, à quoi ils correspondent…
Nous avons aussi créé un réseau visible d'ambassadeurs, une soixantaine actuellement : ce sont des professionnels basés aux quatre coins du monde, que les jeunes peuvent contacter directement via notre site internet afin, encore une fois, de créer des passerelles entre les deux.
Vous organisez votre première assemblée générale le 20 juin. Vous vous attendez à un avant-après ?
Nous attendons beaucoup de ce rassemblement et espérons effectivement gagner en légitimité. Beaucoup de professionnels s'apitoient car on communique mal sur les métiers de service, mais ils sont demandeurs de mouvement. Le 20 juin, ce sera la première fois qu'il y aura un aussi grand rassemblement d'hommes de salle, avec plus d'une centaine de professionnels de tous milieux confondus. Cela va nécessairement créer une émulation. Par la suite, nous aimerions étendre notre réseau d'ambassadeurs et constituer un carrefour où l'on partage nos réseaux, nos bonnes pratiques. Nous sommes surtout dans une démarche de valorisation de nos métiers et notre but est d'attirer le plus de jeunes possible dans les métiers de l'accueil et du service, à nous de les convaincre en déployant les moyens de l'époque !
Vous avez invité Michael Ellis à intervenir lundi prochain, qu'attendez-vous de Michelin ?
On dit souvent que les étoiles sont pour la cuisine, alors que l'homme de salle influe beaucoup sur le repas, donne le tempo, etc. Nous attendons surtout que Michaël Ellis nous explique ce que Michelin attend de nous, afin de nous aider à obtenir une plus grande reconnaissance du service, sans forcément mettre des étoiles pour la salle... Il y a un vrai travail de fond à faire et notre objectif est de fédérer et d'avancer ensemble.
La question de la transmission est au coeur de vos préoccupations. Comment cela se traduit-il ?
Notre devise est 'transmettre est un devoir', mais les anciens ont bien souvent du mal à communiquer avec les jeunes. Nous ne sommes plus du tout sur les mêmes leviers qu'autrefois, il faut évoluer sinon nous allons les perdre ! La question que je leur pose toujours est : "Qu'attendez-vous de moi ?" Concrètement, je pense qu'il faut faire du sur mesure, les traiter individuellement en les considérant. Nous devons faire preuve de plus de tolérance et partager nos richesses. N'oublions pas que les jeunes sont les talents de demain.