Dissolution de l'Association nationale des CFA de la restauration, alimentation, hôtellerie lors d'une ultime assemblée générale

La dernière assemblée de l'Association nationale des CFA de la restauration, alimentation, hôtellerie (Ancrah) aura lieu les 21 et 22 octobre à Thiers. Faute d'un nombre suffisant d'adhérents, son président, Maël Le Bacquer, préfère dissoudre le mouvement. Il s'explique.

Publié le 19 octobre 2023 à 18:05

“Depuis le Covid, nous n’avons pas réussi à remotiver les troupes.” Maël Le Bacquer se dit un brin amer et même “dépité”, car il s’apprête à dissoudre l’Association nationale des CFA de la restauration, alimentation, hôtellerie (Ancrah) qu’il préside. Cette dissolution aura lieu lors d’une ultime assemblée générale les 21 et 22 octobre, à Thiers (Puy-de-Dôme), avec une clôture des comptes, dont l'argent débloqué se destine à une oeuvre caritative. Une décision prise “suite à la baisse significative des adhérents et à l'impossibilité de maintenir le trophée Ancrah par manque de participant”. Ce trophée récompensait des jeunes de 15 à 29 ans, issus des secteurs de la boucherie, boulangerie, pâtisserie, cuisine et salle. “Les CFA ne nous ont pas suivis dans notre démarche. Ils ne libéraient pas les enseignants, ne serait-ce que pour venir à nos assemblées générales. Ces derniers temps, l’Ancrah ne tournait plus qu’avec l’implication de quelques établissements et toujours les mêmes fidèles”, constate à regret Maël Le Bacquer.

Notre métier est en danger”

“La régionalisation nous a également fait du mal, avec une nouvelle gestion des CFA, où la logique économique a pris le pas sur la logique pédagogique. Aujourd’hui, il faut rentabiliser. Et cela passe par des restrictions budgétaires”, poursuit le président de l’Ancrah. Autre déception : “Avec nos cours mis en ligne sur des plateformes digitales, nous passons davantage pour des animateurs que pour des formateurs : notre métier est en danger.”  Et l’Ancrah n’est plus là pour le défendre, ni pour porter une parole. “À chaque établissement, à présent, de faire passer ses idées. Mais nous ne pourrons plus échanger ensemble, nous retrouver pour débattre”, poursuit Maël Le Bacquer. Formateur depuis quatre ans et demi, il vient de démissionner de son poste :  “J’ai des convictions et je ne m’y retrouvais plus.” En ce mois d’octobre, il a tout quitté pour redevenir chef de cuisine : “Je pars travailler dans le Morbihan, dans un établissement qui ouvrira ses portes fin 2023.” Une fois derrière les fourneaux, il compte bien former à nouveau des apprentis, “mais sans être bridé par des référentiels”.

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Publié par Anne EVEILLARD



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