Au-delà des fastes surannés de la monarchie grimaldienne, c'est un hommage unanime que les plus célèbres représentants de la gastronomie mondiale ont tenu à rendre à leur chef de file aujourd'hui incontestable et incontesté. Comme citer des noms et en occulter d'autres serait forcément mal perçu par les oubliés de la liste, on se contentera d'évoquer le message d'un grand absent dont le sens de l'humour confirme son infatigable enthousiasme : depuis l'Empire du soleil levant, Paul Bocuse n'a pas résisté aux joies du texto en envoyant à la star du jour cette amicale pensée : "De Tokyo, pardon pour mon absence, je tâcherai de faire mieux pour tes 50 ans au Louis XV !" Voilà qui vaut mieux qu'un tweet électoral.
De Bocuse à Ducasse, le flambeau du leadership (pardon pour l'anglicisme) de la cuisine mondiale est maintenu haut et fort pour le plus grand bien de toute la restauration française, qui peut s'enorgueillir d'un tel parrainage.
Car au-delà des immense mérites de celui qui sait depuis toujours que rien n'est donné dans la vie - cette vie qu'il crut perdre un jour d'été de 1983 à bord d'un avion crashé dans le massif des Maures -, qui avait conquis les étoiles à peine âgé d'un quart de siècle et qui sut relancer sa carrière avec la conquête de Monaco, c'est toute l'histoire des vingt-cinq dernières années de la haute cuisine qui était à l'honneur.
Une histoire jalonnée de réussites éblouissantes, bâtie sur l'audace, l'imagination, le sens des affaires comme le talent et le perfectionnisme de celui qui se définit comme un "artisan du bonheur". Bonheur de ses clients bien sûr, mais aussi de ses collaborateurs, de ses élèves à qui Alain Ducasse s'est toujours efforcé de transmettre son savoir et son enthousiasme.
Sans oublier l'avenir, en particulier le projet d'une nouvelle approche de la formation qu'il souhaite lancer prochainement avec l'aide de ses pairs sous le nom de Ducasse Éducation.
Publié par L. H.