Mais c'est bien connu, et sans jeu de mot, la phrase de Warren Buffet - l'un des hommes les plus riches du monde, qui sait de quoi il parle - reste d'actualité : "En économie, le déjeuner n'est jamais gratuit." Et Christine Lagarde, à l'époque ministre des Finances qui avait eu l'occasion de connaître le talent des Américains dans les affaires, avait imposé aux restaurateurs la perception d'une taxe (c'est un peu la vocation d'un ministre des Finances) destinée à abonder un Fonds de modernisation de la restauration dont la mission était de participer au financement des investissements que les restaurateurs s'étaient engagés à réaliser.
Passons sur les détails d'un mécanisme qui a permis de prélever une contribution de 0,12 % sur la part du chiffre d'affaires des établissements supérieure à 200 000 € par an entre juillet 2009 et juin 2012.
Au terme de cet engagement, les fonds prélevés sont aujourd'hui évalués à environ 72 M€ sur l'utilisation desquels le mieux intentionné des observateurs ne peut s'empêcher de s'interroger en toute bonne foi. Les organisations professionnelles n'ont pas manqué, récemment, de poser une question apparemment difficile au Gouvernement par l'intermédiaire du député Daniel Fasquelle, qui attend toujours une réponse.
Et en ces temps d'extrême disette budgétaire, il est légitime de se soucier de la destination ultime de ce fonds dont le montant, non négligeable, est voué à l'aide aux investissements de la profession. À condition, bien sûr, que les restaurateurs aient défini clairement les besoins qu'ils estiment nécessaires à leur modernisation.
Publié par L. H.