Certes, mais cette particularité ne contribue pas véritablement à la clarification des positions et propositions des candidats à la magistrature suprême, dont seuls les deux prétendants les mieux placés sont en lice pour l'Élysée. Car selon les doctes politologues qui observent le fonctionnement si particulier de notre démocratie, "au premier tour, on élimine, au second, on choisit", en oubliant toutefois qu'entre temps le choix s'est considérablement restreint.
Raison de plus pour examiner avec la plus grande attention ce que les deux finalistes du 6 mai prochain proposent dans le domaine économique afin de relancer une activité en berne plombée par le poids de la dette publique, les incertitudes internationales, le recul de nos exportations sur les marchés extérieurs, sans oublier un culte excessif du pessimisme ambiant.
Sans rajouter au scepticisme exprimé dimanche dernier dans les urnes, il serait naïf de considérer que, le 7 mai au matin, quel que soit le nom de l'heureux (?) vainqueur, nous serons à l'aube des lendemains qui chantent. Que nous annonce-t-on en faveur des PME, que prévoit-on pour relancer l'emploi et la formation professionnelle, que nous dit-on de la fiscalité et des charges sociales ? Pas grand-chose, après des semaines où les principaux candidats ne furent pas avares de considérations sur la viande hallal, le permis de conduire ou les éoliennes en mer. Tous sujets sans doute fort honorables mais qui avaient surtout l'immense mérite de masquer un flou inquiétant sur les grandes options économiques face aux exigences d'une mondialisation en marche.
Il reste quelques jours pour mesurer les véritables enjeux de cette élection, au-delà des empoignades cathodiques, des anathèmes de préaux et des indignations sélectives.
Publié par L. H.