Comme chaque année, le président de la République, Emmanuel Macron, a partagé la traditionnelle galette de l’Épiphanie (on ne dit pas ‘des rois’ à l’Élysée, République oblige, et elle ne contient pas de fève) en présence de 200 invités. Lauréats des Rabelais des Jeunes Talents, boulangers, meilleurs apprentis et meilleurs ouvriers de France étaient conviés à cette cérémonie, dans la salle des fêtes du palais présidentiel, le 5 janvier dernier, pour partager les galettes confectionnées par l’artisan boulanger Jean-Yves Boullier.
Parmi les sujets abordés lors de son discours, Emmanuel Macron a souhaité mettre en avant les formations des métiers de bouche, et notamment l’apprentissage. “Vos entreprises sont au cœur de notre bataille pour le plein emploi. […] Et s’il y a un domaine dans lequel pour êtes des partenaires essentiels, c’est évidemment l’emploi des plus jeunes et la transmission des savoirs”, a-t-il insisté.
“Un scandale français”
“Nous avons collectivement réussi une révolution culturelle ces dernières années, c’est celle de l’apprentissage”, poursuit le Président, citant le nombre de contrats d’apprentissage signés, passé de 250 000 contrats par an il y a six ans à 1 million visé pour 2024. “Mais il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers, car il y a encore beaucoup de métiers en tension qui n’arrivent pas à recruter, dont les vôtres. Il faut aller chercher les plus jeunes, valoriser ces métiers, réussir à les convaincre de les rejoindre, et signer plus de contrats d’apprentissage.”
Un “acte nouveau” a été ouvert depuis plus d’un an, explique Emmanuel Macron, afin de connaitre les besoins en formations selon les régions, d’aider à l’orientation dès la 5e pour guider les jeunes vers les métiers où il y a des perspectives d’emploi. La carte de la formation est en train d’être revue, afin de rouvrir des cursus là où il y a des besoins. ““Le lycée professionnel était une forme de scandale français, où les jeunes étaient orientés par dépit ou non-choix. […]. Il est notre nouveau combat et nous allons le poursuivre à marche forcée.”
“Tout ce qui n’est pas explicitement interdit devient autorisé”
Emmanuel Macron a également rappelé le travail initié par les ministres Olivia Grégoire et Christophe Béchu pour la simplification normative et réglementaire de l’activité des professionnels. Un travail qui a pour but de “consolider notre capacité à produire, maintenir notre qualité, continuer la transition, mais le faire tout en restant compétitif du point de vue européen [ …], en enlevant les complexités”.
“Nous allons lancer un travail massif de simplification dans tous les secteurs économiques, en particulier les artisans, les commerçants et le monde agricole”. Au lieu de chercher dans “le maquis des lois” ce qui n’est pas interdit, explique le Président, l’idée “est d’inverser la charge de la preuve et de se dire que tout ce qui n’est pas explicitement interdit devient autorisé, de raccourcir les délais, de simplifier les choses”. Et de marteler : “On a besoin d’une France de faiseurs, de femmes et d’hommes qui ont envie de faire, d’agir de créer, d’innover. Il faut les y aider.”
Le Président a enfin tenu à remercier les artisans boulangers pour la maîtrise des prix de leurs produits, notamment de la baguette (+ 4 % en moyenne sur l’année), alors qu’ils sont confrontés à des hausses des tarifs de l’énergie et des matières premières. Il les a assurés que les dispositifs d’accompagnement permettant de maintenir les prix de l’énergie seraient reconduits et renforcés dans le courant de l’année.
Publié par Roselyne DOUILLET