À Villeneuve d'Ascq, à deux pas de Lille, le stade
Pierre Mauroy s'apprête à accueillir, du 12 juin au 1er juillet,
quatre matchs de l'Euro 2016. Dix jours avant, dans la métropole lilloise, il
est quasiment impossible de trouver des chambres d'hôtels disponibles les jours
de match. "Surtout pour les grandes équipes. Pour l'Ukraine et la Slovaquie, c'est
plus facile", nuance Emmanuel Thebaut, président du club hôtelier lillois. "Lille récupère aussi les supporters et
surtout les délégations des matchs joués à Lens [qui accueillera quatre matchs]",
ajoute Frédéric Lévèque, du groupe Marc Lelieur, dont les cinq hôtels (du
2 au 5 étoiles) ont été remplis au trois-quarts plus de six mois avant le début
de la compétition.
Yield oblige, les prix ont flambé : "Il peut y
avoir jusqu'à 200 € d'augmentation sur les 3 étoiles et
150 € sur les 2 étoiles. La tension est encore plus grande sur les
grands matchs, avec des tarifs qui peuvent aller jusqu'à 450 €,
constate Emmanuel Thebau. On nous reproche d'exagérer, mais avec quoi
comparer ce genre d'événement ? Il est exceptionnel ! Même la
braderie de Lille n'est pas comparable." Il note que les jours d'entre-match
ne sont pas les établissements lillois n'affichent pas complet et que la
clientèle habituelle ne doit pas être oubliée pour autant.
Des embauches et des menus spéciaux dans les
restaurants
Quant aux restaurants, la préparation est tout aussi
intense. Certains enregistrent déjà des réservations (souvent de groupes), d'autres
mettent un menu spécial en place, moins cher et plus rapide à servir. Au total, presque 275 000 personnes sont attendues
au stade et 390 000 dans la fan zone, selon le Centre de droit et d'économie
du sport (CDES). En prévision de cette très forte fréquentation, les effectifs
sont gonflés. "Nous avons fait des extensions de contrats avec des étudiants,
du 1er juin au 10 juillet", explique Frédéric Lévèque, également
responsable de deux brasseries emblématiques de Lille. À côté du stade Pierre
Mauroy, Vincent Bobard, dirigeant de The Factory, l'un des six
restaurants des Terrasses, a lancé des propositions d'embauche d'extras par
voie de presse début mai. Il estime pouvoir faire 5 000 à 8 000
couverts en trois semaines. Il est l'un des vingt-cinq établissements officiels
labellisés UEFA de la métropole, ce qui lui donne la possibilité d'ouvrir un
barnum aux couleurs des sponsors officiels de la compétition juste devant son
établissement. Un privilège qui se paie (voir encadré).
Les dépenses des spectateurs du stade et de la fan zone
sont estimées à 111 M€ par le CDES (soit la 3e ville de
province après Marseille et Lyon), tandis que les dépenses liées à l'organisation
sont estimées à 12 M€. Un pactole bien identifié par la CCI région Nord
(qui a travaillé à former les professionnels à l'accueil et à la visibilité)
auquel s'ajoute aussi celui prévu pour Lens au niveau de la région (51 M€).
Publié par Emmanuelle COUTURIER