Le restaurant L’Endroit est situé à Tournon-sur-Rhône (Ardèche), au nord de Valence. Pour Claude Boyadjian, chef cuisinier de 48 ans, formé à Tain-l’Hermitage (Drôme), et Marceline, 35 ans, diplômée d’une école de commerce option hôtellerie, devenir patrons était le rêve d’une vie. Alors quand l’opportunité de reprendre cette affaire en redressement judiciaire se présente en 2017, Claude la saisit. Sans trop y croire au départ, en raison de la complexité de la situation. Il peaufine malgré tout un plan de reprise qui sera retenu par le mandataire judiciaire et le tribunal de commerce.
En juillet 2017, le couple devient propriétaire de la société et locataire-gérant du fonds de commerce. Ce montage, incluant une promesse d’achat du fonds après trois années d’exploitation, permet au précédent propriétaire en faillite de rembourser ses créanciers selon un échéancier étalé dans le temps grâce à la redevance de la location-gérance. Il est également un moyen pour les nouveaux acquéreurs de préparer la reprise du fonds en douceur.
Dans un premier temps, ils comptent sur deux aides spécifiques - l’ACCRE* et l’ARCE*- pour limiter au maximum les charges sociales. Leur statut d’anciens salariés bénéficiaires d’une rupture conventionnelle leur a en effet donné accès à ces dispositifs proposés par Pôle Emploi et destinés à aider les créateurs et repreneurs d’entreprises. “L’avantage de l’ACCRE réside dans l’exonération de charges sociales sur nos salaires pendant la première année”, explique Claude Boyadjian.
Bug informatique
Problème, si l’exonération état bien effective sur les décomptes Urssaf, celle-ci prélevait un montant bien supérieur aux sommes normalement dûes. “Ce genre de litige est particulièrement stressant et ennuyeux lorsqu’on démarre une activité et qu’on n’a pas le temps à perdre avec l’administration fiscale. Heureusement, pour la gestion de la paie, nous avions opté pour les services de la société Ezbeez, que nous avions sélectionnée pour son prix compétitif”, témoigne le chef d’entreprise qui, au moment de la souscription du service, ne se doutait pas qu’il lui serait plus utile que prévu. En effet, de mars à septembre 2018, l’Urssaf d’Ardèche envoie au chef d’entreprise des demandes de paiement, suivies de majoration et mises en demeure.
“L’Urssaf semble avoir rencontré un bug informatique qui générait des décomptes de cotisations justes, mais des demandes de paiement au montant bien supérieur aux sommes dues, ce qui engendrait automatiquement des majorations et des mises en demeure tous les mois, explique Sophia Hoffman, responsable du service clients chez Ezbeez, en charge du dossier paie du restaurant. Pour éviter les prélèvements bancaires, nous avons dans un premier temps demandé à basculer sur le paiement des cotations par chèque. Pendant six mois, nous avons dû intervenir tous les mois pour notre client pour que l’Urssaf annule les majorations automatiques et les mises en demeure. Par chance, notre interlocutrice de l’Urssaf était compétente et la situation a été débloquée sans trop de difficultés. Mais parfois les problèmes sont plus compliqués et les délais de régularisation sont plus longs.”
Aujourd’hui la situation est régularisée, Claude Boyadjian sait que si une mise en demeure lui est envoyée par l’Urssaf, il s’adressera à Ezbeez pour le règlement du litige. “Un service dont je ne me passerais pas et qui complète parfaitement celui de la gestion de la paie que ce soit pour moi, mon épouse ou les extras”, avoue celui qui, au vu des bons résultats du restaurant, envisage d’avancer l’acquisition du fonds de commerce à cet été.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON