Dans son département, les Côtes d'Armor, les consommateurs, amateurs de fine mousse, donnent à peu pèrs tous la même réponse lorsqu'on leur demande comment ils vont réagir à l'inévitable augmentation de la bière au coin du zinc : « Ils en prendront une, mais deux, sans doute pas. La seconde, ils l'achèteront en grande surface » soupire Laurent Lutse, président national de l'Umih cafés, brasseries, établissements de nuit, qui regrette que les députés aient persisté et signés dans les 160% d'augmentation des droits d'accises sur la bière. Alors que le chiffre d'affaires annuel des brasseurs s'élève en France à 2 milliards d'euros environ, la contribution des brasseurs au financement de la sécurité sociale devrait s'élever autour de 800 millions d'euros selon Brasseurs de France. Un coup dur pour toute la filière puisque la taxe se répercute mécaniquement pour tous les acteurs. Pour l'Umih, la pilule sera encore plus difficile à avaler pour les professionnels du bar qui doivent faire face à une augmentation des tarifs distributeur en sus des droits. « + 5% en moyenne depuis le 1er janvier 2013 » s'indigne le breton. « C'est inadmissible de constater une telle hausse dans la période si difficile que nous traversons. C'est le bistrot, dernier maillon de la chaîne, et les Français qui vont trinquer alors qu'en période de crise, l'effort doit être équitablement répartis entre tous : producteurs, distributeurs et cafetiers. » Ce sont « 2 milliards de demi qui soit 4,5 millions d'hectolitres qui sont servis chaque année dans nos établissements et la bière représente 37% du chiffre d'affaires d'un débit de boissons » ajoute le dirigeant syndical. Autre actualité en ce début d'année pour cette branche de l'Umih : le succès de l'expérimentation du dispositif Cafés-culture mise en place l'an dernier dans les Pays de Loire. « 72 établissements se sont inscrits et 396 concerts ont pu recevoir l'aide des conseils généraux». Le dispositif permet en effet aux établissements de bénéficier d'une subvention sur les charges sociales des cachets versés aux artistes. Cafés-culture vise le soutient des spectacles vivants. Laurent Lutse voudrait également que la formation obligatoire pour l'obtention de la licence de spectacle qui permet d'organiser plus de 6 animations dans l'année soit portée à 2 jours lorsque la capacité d'accueil du public se situe sous la barre des 200 personnes. Laurent Lutse annonce également la participation de l'Umih à la 16ème journée nationale de l'audition (JNA). Le 14 mars, une cinquantaine d'établissements vont déployer de kit d'information de l'association JNA sur le thème : Nos oreilles on y tient ! Une action pilote est en outre prévue à Lyon avec la participation de l'Ecole des DJ UCPA. Une quinzaine d'établissements de nuit s'engageront à diminuer le volume à la source de 5db minimum et à inviter les clients à réaliser des pauses auditives. On retrouvera aussi les responsables de l'Umih cafés, brasseries, établissements de nuit sur le salon du Siel à Paris en février et au Discom en mars.
Publié par Sylvie SOUBES