Un comptable doit être un partenaire capable de contribuer à la pérennité et à la sérénité de l'entreprise. Au-delà de ses missions classiques (bonne tenue de la comptabilité, maîtrise de la fiscalité), le comptable est amené aujourd'hui à conseiller et accompagner. Il n'est pas là pour remplacer le chef d'entreprise mais il doit pouvoir le conforter ou l'avertir dans ses décisions stratégiques et ses pratiques opérationnelles (exploitation). L'exploitant, ou futur exploitant, doit procéder au « recrutement » du comptable de façon structurée ; il s'agit de mettre un maximum d'atouts de son côté.
La mission de base ‘obligatoire’ d’un comptable
-Produire une comptabilité totalement conforme aux obligations et aux exigences de l’administration fiscale
-Vérification et validation des chiffres fournis par l’exploitant
-Présentation annuelle des comptes fidèles et probants, dans le respect des délais impartis
-S’assurer de la conformité des bulletins de salaires vis-à-vis de l’URSSAF (calcul des cotisations, réductions, etc.) avant qu’ils ne soient distribués
-Présenter les comptes annuels de façon compréhensible à l’exploitant qui doit pouvoir avoir une vision claire de la performance de l’entreprise durant l’exercice concerné
La mission de surveillance analytique
C’est une mission qui se révèle de plus en plus vitale, quelle que soit la taille de l’entreprise, car elle permet à l’exploitant de connaître sa performance en temps quasi réel et d’éviter des mauvaises surprises à la présentation des comptes annuels (sachant qu’elle a lieu au maximum quatre mois après la fin de l’exercice…). Elle n’est pas proposée systématiquement par tous les comptables qui pensent, à tort, que l’exploitant effectue déjà ce travail.
Cette mission de contrôle existe dans toutes les grandes entreprises mais manque cruellement aux petites structures, qui ne suivent pas leurs performances en temps réel, faute de moyens humains et de matériel. Un comptable devrait pouvoir proposer un accompagnement calqué sur les capacités financières de l’entreprise et la volonté de l’exploitant de les instaurer.
Elle nécessite l’instauration d’un tableau de bord qui permet de constater que les ratios clés sont respectés. Ses ratios se divisent en deux catégories : la performance commerciale (taux d’occupation, ticket moyen…) et la performance de gestion (% coût matières et marges brutes, % coût salarial, % prime cost, surplus, déficit opérationnel…)
Cette surveillance, qui se fait à intervalle régulier (mensuel ou trimestriel), donne une visibilité à brève échéance qui permet de déceler de façon précoce les dérives qui peuvent s’installer
La mission de conseil et d’accompagnement
Cette mission nécessite des capacités analytiques approfondies et des compétences diagnostics précises et fiables. Elle doit permettre de générer des actions correctives, adaptées aux problématiques spécifiques de l’entreprise. Ce besoin d’accompagnement est grandissant alors que beaucoup d’entreprises se sentent démunies en termes de conseils. L’accompagnement ne doit pas se résumer aux solutions passe-partout habituellement prodiguées. Dire qu’il y a trop de personnel ou que la marge n’est pas bonne est réducteur et peu constructif, n’est qu’un constat. Négocier des facilités bancaires pour combler un déficit de trésorerie pallie à un problème mais ne soigne pas les causes. Un comptable, à ce stade, doit pouvoir détecter des causes possibles et aider l’entreprise à guérir. S’il n’a pas ces compétences, il doit pouvoir orienter l’exploitant vers un spécialiste qui en est capable.
Quel coût ?
Naturellement les trois missions citées impliquent des niveaux de coûts différents. Alors que les honoraires du comptable pour sa mission de base sont considérés à juste titre comme un coût direct et inévitable, les honoraires des missions complémentaires sont assimilables à un investissement qui agit sur la rentabilité.
Publié par Sylvie SOUBES